Grève dans les hôpitaux de Paris : grève non justifiée et non suivie
La mobilisation dans les hôpitaux de Paris pour protester contre l’évolution du temps de travail a fait flop. La mobilisation a été insignifiante et pour cause il y a longtemps que dans la plupart des hôpitaux de province cette réforme a été réalisée. Une nécessité car la réduction du temps de travail initiale avait créé une pagaille totale dans le fonctionnement hospitalier. D’où l’impérative nécessité d’adapter les effectifs en fonction des niveaux d’activité et de la nature des services. En effet si on peut déplorer un manque d’effectif criant dans certains secteurs, c’est loin d’être le cas dans tous. En outre certains établissements hospitaliers de grande dimension exigent une gestion plus pointue car dans les conditions actuelles ces établissements sont devenus d’énormes organisations ingérables. Plusieurs dizaines d’agents de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont une nouvelle fois manifesté mardi devant le siège de l’institution contre la réforme du temps de travail, à l’appel d’une intersyndicale. L’Usap-CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC et l’Unsa avaient appelé les agents des 39 hôpitaux à se rassembler à 10h ce matin.«Nous espérons toujours que cette réforme ne passe pas. Si c’est le cas ce sera dramatique pour nos conditions de travail», peste Fanny Rigaud, jeune aide-soignante à l’hôpital Saint-Louis, venue manifester bruyamment sa colère sous les fenêtres du siège de l’AP-HP dans le 4e arrondissement. Les agents étaient aussi appelés à cesser le travail alors que les premières mesures, comme la suppression des journées extraréglementaires (Fête des mères…) doivent entrer en vigueur dans quelques jours. Selon la direction de l’AP-HP, la mobilisation était à la mi-journée de 1,18%. «Hirsch vole les repos des héros» proclamait une bannière tendue devant l’établissement où se tenait un CHSCT central (Comité d’hygiène et de sécurité) au cours duquel le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, doit présenter pour avis les nouveaux ajustements de sa réorganisation du temps de travail. La réforme qui vise les 75.000 agents (hors médecins) de l’institution repose sur une modification des temps de travail et des suppressions de RTT. Elle prévoit le passage de 7h36 de travail à auxquelles sont soumis actuellement 50% des agents, à 7h30, synonyme de 15 RTT au lieu de 18. Le texte prévoit également la suppression au 1er septembre du régime horaire en 7h50 (16% des agents) pour le remplacer par celui en 7h36 avec un passage 20 à 18 RTT. Selon un audit, la direction de l’AP-HP a évalué à 48,4 millions d’euros brut les économies générées par la réforme entre 2016 et 2019, et à 41,1 millions les gains réalisés en termes de remplacement (intérim, remplacement, heures supplémentaires). Mais cet audit a mis en exergue une désorganisation des services liée à un absentéisme «préoccupant» et une «surcharge de travail». Martin Hirsch doit annoncer la mise en place d’ici l’été d’un plan de lutte contre ce phénomène. La direction fait valoir en outre que l’intégration de la pause repas dans le temps de travail pouvait être considérée «implicitement» comme une «compensation» aux dépassements horaires.
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