La fin des monnaies nationales et des banques avec Blockchain ?
Ce qui est en cause avec Blockchain c’est l’existence même des monnaies classiques aussi l’intermédiation bancaire actuelle. Pas étonnant d’ailleurs si les grandes banques commencent à s’inquiéter du développement du phénomène
Par Georges Nahon, de l’Institut Orange à San Francisco. (Article paru dans challenges)
Longtemps les hommes se sont satisfaits de système monétaire simple, les paléo monnaies, le troc par exemple. Les monnaies sont apparues avec le développement des échanges et les ont grandement facilitées. Les monnaies classiques servent d’unités de compte, d’intermédiaire des échanges et de réserve de valeur. Avec le développement du numérique on pourrait assister à une simplification et à une unification des monnaies, les crypto monnaies numériques se substituant aux monnaies actuelles. Les monnaies nationales et l’intermédiation bancaire disparaîtrait alors. C’est le système Blockchain qui est une sorte de registre virtuel géant qui est distribué dans de nombreux ordinateurs interconnectés par internet y compris ceux des utilisateurs. Toutes les transactions y sont enregistrées de façon indélébile à commencer par les transactions financières qui utiliseraient ce système
Par Georges Nahon, de l’Institut Orange à San Francisco. (Article paru dans challenges)
« Tout tourne autour du Blockchain » pouvait-on lire sur un panneau d’une conférence à Las Vegas en octobre. Une façon de détourner l’attention portée à bitcoin qui a mauvaise réputation vers une technologie présentée comme plus honnête et sérieuse. Les deux sont en réalité intimement liées. qui est distribué dans de nombreux
La crypto-monnaie numérique décentralisée appelée bitcoin est en effet controversée du fait de graves détournements malhonnêtes de son utilisation qui n’ont rien à voir avec la puissance et la sophistication intrinsèque de cette technologie, le bitcoin/blockchain. Et pendant un temps les graves accidents de parcours de bitcoin ont fait du tort à la technologie sous-jacente, le blockchain, qui est prometteuse, pleine d’ingénuité et un peu mystérieuse. Elle dispose dans le monde entier de partisans missionnaires zélés, ce qui rappelle les premiers promoteurs du logiciel open source et des protocoles internet contre les logiciels et les réseaux commerciaux « centralisés ». Il y a une tonalité libertarienne anti-centralisation qui vise à ce que plus personne ne puisse mentir ni sur le passé ni sur les événements actuels. Blockchain est une nouvelle vague technologique bâtie au-dessus de l’internet mondial qui peut en être la prochaine étape. Elle a le potentiel de faire éclore toute une série de nouveaux services et d’applications. Et avec de nouvelles entreprises innovantes.
BlockChain, c’est quoi?
Blockchain est une sorte de registre virtuel géant qui est distribué dans de nombreux ordinateurs interconnectés par internet y compris ceux des utilisateurs. Toutes les transactions y sont enregistrées de façon indélébile à commencer par les transactions financières qui utiliseraient ce système. Par analogie avec l’email, il faut un logiciel client dans son ordinateur comme on en a pour pouvoir utiliser l’email sans navigateur. Blockchain c’est ni gestionnaire ni contrôle centralisé. De même qu’il n’y pas de président de l’internet, il n’y a pas de président du blockchain. Mais comme pour internet, les règles de fonctionnement sont régies par des protocoles techniques et non par des êtres humains ni par des organisations spécifiques, gouvernementales ou autres.
Qui est Satoshi Nakamoto?
Les algorithmes astucieux et solides ont été inventés par un mystérieux personnage Satoshi Nakamoto que personne ne dit avoir jamais rencontré et qui est peut être un avatar pour un groupe de développeurs. Ces algorithmes se débrouillent entre eux pour décider si un consensus de confiance est atteint pour garantir une transaction qui se traduit par une écriture irrévocable dans ce grand registre dont tous les participants ont une copie encryptée bien sûr ! Il y a une chaîne de votes qui s’ajoutent à la « chaîne » et qui finissent par converger sur ce consensus dominant qui permet l’enregistrement.
Comment ça fonctionne?
Son fonctionnement est anonyme et ses décisions irrévocables. Cela ressemble aux premiers réseaux peer-to-peer ou proche en proche sur internet comme Skype, Napster, Kazaa etc. où chaque utilisateur (son ordinateur) devient d’une certaine façon un acteur proactif du bon fonctionnement du service et du réseau coopératif ainsi créé qui n’a pas de contrôle ni de fonctionnement centralisé.
Le blockchain permet donc à des personnes qui ne se connaissent pas, et qui donc ne peuvent pas avoir confiance entre elles à priori, de faire des transactions sécurisées par le réseau de confiance distribué de blockchain et contrôlé par des algorithmes. Sans intervention d’une puissance centrale de contrôle. On peut vérifier tout le cheminement de toutes les transactions en continu.
Le blockchain est-il lié au bitcoin?
Pour que ce système sans grand chef unique fonctionne, il faut que des gens se chargent de calculer les preuves de confiance. Cela repose sur le principe de la preuve de travail ou proof-of-work qui en informatique demande aux participants de prouver leur puissance en étant capables de faire tourner des programmes informatiques compliqués très consommateurs d’énergie informatique et d’énergie tout court. Ces participants qui sont anonymes sont encouragés à le faire car ils sont rémunérés par l’octroi de bitcoins (des éléments de valeur) par l’algorithme conçu pour blockhaus par Satoshi Nakamoto. Ces bitcoins (des pièces numériques d’une certaine valeur) peuvent être ensuite échangés dans des monnaies comme l’Euro ou le dollar via des places de marché ad-hoc et son cours varie en fonction de l’offre et de la demande, un peu comme pour l’or. Les gens qui font ce travail sont des »mineurs » et construisent des sortes de data center géants spécifiques au bitcoin. Sans eux, et sans les bitcoins, la technologie du blockchain sera vraisemblablement handicapée voire caduque. C’est pourquoi les tentatives intéressantes de déployer des blockchain secondaires, sans bitcoins pour des usages plus fermés et privés parait une entreprise contre-intuitive vue la fraternité importante de bitcoin et du blockchain.
De façon générale, le blockchain est aussi susceptible de simplifier et de baisser les coûts en augmentant les vitesses des transactions et peut ainsi transformer la façon dont les acteurs de l’économie interagissent y compris avec les puissances publiques. Et ce si bien sûr la technologie peut passer à l’échelle et gérer de très grands nombres de transactions plus rapidement qu’aujourd’hui. Certains travaillent sur des nouvelles versions comme Bitcoin XT qui pourraient augmenter grandement la puissance de ce protocole contraint dès ces débuts et tel que voulu par son créateur. Mais cela créerait une filière technologique peut-être incompatible ou sans cohérence mutuelle qui ne plait pas aux puristes du bitcoin originel.
Les banques et les établissements financiers ont naturellement été les premiers à s’intéresser au blockchain avec les organismes publiques et on voit de plus en plus émerger de nouveaux usages et de nouvelles idées d’usages qui seront testées grâce notamment à un nombre grandissant de start-up dans ce domaine. En effet, d’autres applications intéressantes de blockchain émergent comme la transmission de contrats sans autorité centrale de confiance (smart contracts).
Certaines grandes entreprises ou organisations veulent développer des blockchain privés pour usage interne ou avec leurs écosystèmes de partenaires ou de clients. C’est un peu comme les détracteurs de l‘internet à des débuts qui ne voyait son avenir que dans les « intranet » fermés des entreprises. L’avenir a montré qu’il y avait certainement de la place pour les deux mais l’internet public ouvert a incontestablement gagné et de loin la course à l’innovation à la création de richesse. Blockchain/bitcoin sont sur la même voie.
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