Le gouvernement a annoncé lors du Conseil des ministres du 24 mars qu’il allait engager des discussions avec toutes les métropoles françaises afin d’aboutir à un pacte national d’ici juin 2016 visant à accélérer leur développement. Inversement la désertification du reste du territoire va évidemment s’accélérer ; mais la mode est à la concentration quitte à s’émouvoir ensuite de ses conséquences sociétales et environnementales sans parler du coût de l’immobilier qui ruine les acquéreurs et les locataires. Dune certaine manière la mode mondiale de la métropolisation qui entasse de plus en plus de monde dans un espace restreint constitue une folie économique, humaine et environnementale. D’ici 30 à 40 ans, en fonction des tendances lourdes -amplifiées par les restructurations économiques provoquées depuis 2008- , le territoire sera organisé autour d’une quinzaine de 15 villes d’un millions habitants et plus, de PMV (petites et moyennes villes) et d’immenses territoires dépeuplés ( le grand arc ouest sud ouest) ; Si on tente de faire une typologie des zones de résidence de la population, le territoire pourrait être structuré de la manière suivante :
-Environ 15 métropoles de plus d’un million d’habitants
-de villes moyennes de l’ordre de 300 000 habitants
-de petites villes
-de zones rurales en développement dans l’attraction des grandes agglomérations
-de zones rurales en voie de régression voire de disparition
Dans une économie de plus en plus flexible, évolutive et de réseaux, la logique de localisations des sociétés renforce le processus de métropolisation. Mais si la concentration a des effets bénéfiques (productivité, main d’œuvre qualifiée, synergies enseignement supérieur-entreprise, accès aux marchés etc.) la concentration a aussi des effets négatifs : les problèmes d’engorgement, de congestion, de pollution se traduisent par des surcoûts pour les entreprises et surtout pour la collectivité. Des villes moyennes éprouvent elles de plus en plus de difficultés à conserver un tissu industriel (voire de services), les villes plus éloignées de grandes métropoles auront du mal à fixer emplois et résidents. Ce sera le cas pour certaines petites villes du grand sud ouest et de l’ouest. Depuis 1990, en France, c’est dans les communes périurbaines que la croissance de l’emploi total a été, et de loin, la plus élevée (+ 16 % contre + 3,5 % au niveau national). L’emploi total a aussi progressé dans l’espace à dominante rurale, même si cette progression est modeste (d’à peine 1 %, alors qu’elle est de l’ordre de 8 % hors emploi agricole). Ceci est dû en partie à une déconcentration significative d’emplois industriels vers les communes périurbaines ou sous faible influence urbaine, les seules dans lesquelles l’emploi industriel manufacturier a progressé. Par contre dans les zones rurales qui ne bénéficient pas de l’attractivité urbaine les emplois sont rares et la population régresse. Aujourd’hui, « l’agricole ne fait plus le rural », l’emploi agricole ne représentant guère plus de 10 % de l’emploi rural (14 % dans l’espace à dominante rurale). Certes, l’agriculture occupe toujours le territoire, son emprise s’étant en définitive peu relâchée (elle utilise près de 30 millions d’ha sur les 55 millions du territoire national, soit un recul de 5 % sur les vingt dernières années). D’ici 2040, il est à prévoir que la population aura considérablement diminué dans les zones défavorisées en raison de l’insuffisance d’ équipements publics et d’activité économique. Nombre d’habitants de ces communes sont contraints de rechercher ailleurs un emploi, à 20, 30, parfois 50kms. Ces habitants sont tentés de se rapprocher de leurs lieux de travail (surtout si les deux époux travaillent). Cela d’autant plus que souvent les moyens de transport collectifs sont à peu près inexistants et/ou ne permettent d’assurer les déplacements domicile travail. Du coup d’immenses territoires de l’arc ouest sud ouest sont en voie de désertification.
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