Accord UE-Turquie : illégal, honteux et inefficace
Engluée dans son discours humaniste un peu irresponsable Engela Merkel ne sait plus comment gérer les flux migratoires. L’Allemagne est en effet complètement débordée par l’afflux de migrants (1 million sur un an au rythme actuel). Du coup dans le plus grand secret elle a négociée directement avec le premier ministre turc pour lui déléguer la gestion des flux migratoires contre des promesses inacceptables. Des promesses d’abord illégales qui prévoient de déroger aux règles d’accueil et de renvoyer les migrants présents en Grèce vers la Turquie puis de les échanger contre des Syriens en situation légale. Autre concession, une libéralisation des visas pour les Turcs souhaitant se rendre en Europe, enfin une enveloppe financière de l’ordre de 6 milliards. Un accordr juridiquement illégal qui fera d’ailleurs l’objet de nombreux recours juridiques qui le rendront obsolète mais aussi un accord complètement inefficace et contradictoire comme cet échange prévu d’un Syrien en situation légale en Turquie contre un Syrien en situation illégale présent en Grèce. La Grèce comme la Turquie sont malheureusement complètement incapables de contrôler ses flux migratoires et les échanges prévus ne feront qu’ajouter à la pagaille générale concernant le contrôle des migrants. En fait un plan imposé par Merkel maintenant en difficulté politique dans son pays. Préparé en toute discrétion le week-end dernier par la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, le projet de relocalisation des réfugiés depuis la Grèce a pris de court les dirigeants de l’UE lors du sommet UE-Turquie le 7 mars dernier. En vue du sommet de la semaine prochaine, ce projet est de plus en plus contesté en Europe mais également par l’ONU. La chancelière a pris de cours les autres dirigeants européens et surtout le président du Conseil Donald Tusk, jusque-là en charge du dossier. Bien qu’en désaccord Hollande a dû se coucher devant Merkel contre la promesse que les autorités européennes ne seront pas trop sévères à l’égard du laxisme budgétaire français. Le second point de dissension repose sur les contreparties demandées par la Turquie en échange de la réintégration des migrants bloqués en Grèce. Elles consistent principalement en une aide supplémentaire de 3 milliards d’euros (en plus des 3 milliards déjà promis) et une exemption de visas pour les ressortissants turcs souhaitant voyager dans l’UE, et ce dès juin. « Jeudi, lors d’un conseil des ministres de l’Intérieur, la France et l’Autriche ont exigé que la Turquie soit soumise à la procédure habituelle et réponde à 72 critères pour prétendre à une libéralisation des visas » explique Le Monde. « ‘Pas question d’une procédure bâclée’, souligne-t-on à Paris. ‘ Si on leur accorde les visas en juin, et qu’ils ne remplissent pas leur part du contrat, on fera quoi, après ?’, interroge un diplomate ». La ministre autrichienne de l’Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, n’a pas mâché ses mots quant à sa position vis-à-vis des exigences turques : « Je trouve préoccupant que la Turquie mette sous tutelle un journal critique envers le gouvernement, puis trois jours plus tard présente une liste de souhaits. Je me demande vraiment si nous avons encore du respect pour nous-mêmes et pour nos valeurs. » [Le Point]. Même son de cloche en Belgique : « Les Turcs sont ‘très éloignés des valeurs et des principes de l’Europe’, a estimé le ministre belge Jan Jambon ». Le site belge 7sur7 rapporte lui la colère du président macédonien, dont le pays n’est pas membre de l’UE mais partage une frontière avec la Grèce : « dans la crise des réfugiés, nous payons les erreurs de l’Union européenne. Nous avons déjà dû dépenser 25 millions d’euros de l’argent du contribuable, nous sommes en état d’urgence et qu’avons-nous reçu de l’Europe ? Rien! Pas un cent! », a-t-il critiqué. Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, a critiqué l’attitude de l’UE dans cette crise : « l’UE n’a aucun avenir si ça continue comme ça »
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