Loi travail : avancée ou recul ? La presse très partagée
Le moins que l’on puisse dire c’est que les grands médias sont très partagés sur l’ampleur et la signification des modifications apportées au texte initial de la loi travail. En cause sans doute une certaine méconnaissance des réalités économiques et sociales par le monde journalistique. Du coup on se positionne surtout avec des a priori idéologiques. Pour la presse de droite, la loi a été vidée de sa substance. Pour la presse de gauche, ce sont les jeunes et les réformistes qui ont permis de parvenir à un compromis garantissant un meilleur équilibre entre les garanties accordées aux employeurs et les garanties accordées aux salariés. Pour les extrêmes à droite comme à gauche, la condamnation de la nouvelle mouture est aussi forte que vis-à-vis de l’ancienne. La vérité sans doute c’est que les journalistes sont un peu dans l’expectative et qu’ils attendent à la fois une mesure de l’opinion publique vis-à-vis de la nouvelle rédaction, aussi de voir l’ampleur des futures manifestations qui sont prévues. Pour tout dire la grande presse n’ose pas se mouiller sauf lorsqu’elle est sous influence idéologique. Même flou concernant les gagnants et les perdants après les améliorations apportées à la loi travail. D’une certaine manière on se ménage ainsi une porte de sortie pour adhérer le moment venu à la pensée dominante. Pourtant il faut bien convenir que le gouvernement a surtout été contraint de revoir sa copie sous la pression des réformistes qui sont les vrais gagnants de la remise en forme de la loi. En s’arc-boutant sur des positions figées, les syndicats radicaux n’ont pas montré concrètement leur volonté de participer à une amélioration de la négociation sociale. Une amélioration pourtant largement souhaitée dans l’opinion publique sur le plan politique on retrouve à peu près les mêmes clivages avec les radicaux qui veulent tout ou rien et ceux qui constatent quand même un rééquilibrage plus satisfaisant de la loi. Le sémillant ministre Emmanuel Macron fait parti des perdants, c’est lui qui avait introduit les dispositions les plus libérales, dispositions qui ont été supprimées ou amendées. Il ne cache d’ailleurs pas sa déception publiquement en espérant un retour au texte initial. Manuel Valls a été contraint d’adoucir sérieusement sa position dans sur le fond que sur la forme mais dans l’opération il n’y a en définitive ni vrai vainqueur, ni vrai vaincu mais un compromis qui était indispensable à la fois pour moderniser les garanties sociales, compromis qui sans doute sans doute évité une nouvelle fracture nuisible aux intérêts économiques et sociaux du pays.
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