La Banque mondiale sous-estime la crise en Chine

La Banque mondiale sous-estime la crise en Chine

La banque mondiale (comme la plupart des grandes institutions) considère que la situation en Chine n’est pas dramatique puisqu’on assiste à une mutation d’une économie d’exportation vers une économie de consommation. Sans doute faut-il voir là dans cette analyse de cette institution le souci de rassurer les acteurs et les investisseurs internationaux. La vérité c’est que la consommation en Chine est loin d’avoir repris le rôle des exportations puisque les importations en février ont également baissé de 14 %. En cause notamment une énorme crise de l’endettement. À cela va s’ajouter la décision de la Chine de dans les secteurs en développement. Pas de quoi vraiment relancer la consommation intérieure. Pour autant la Chine n’est pas à elle seule responsable du tassement économique mondial ; la baisse de ses exportations provient essentiellement de la diminution de la demande dans la plupart des zones économiques mondiales. La baisse de plus de 25 % des exportations chinoises en février témoigne à l’évidence du net tassement de la croissance mondiale. Cette régression historique depuis 2009 rend compte de la crise générale de la demande dans la plupart des pays  La Chine joue évidemment un rôle essentiel dans l’économie internationale puisqu’elle seule  utilise environ la moitié du pétrole, du ciment et de l’acier au plan mondial. S’y ajoute une énorme crise d’endettement qui bouscule d’ailleurs tous les marchés financiers. Conséquence l’industrie manufacturière se contracte depuis plus d’un an. Le cabinet Caixin-Markit, qui calcule de façon indépendante son propre indice, et prend davantage en considération les petites et moyennes entreprises, a établi son propre PMI à 48,0 pour février, le plus bas depuis cinq mois, selon un communiqué publié mardi. L’absence d’accélération de l’activité se voit dans la faiblesse du commerce et dans la dégringolade des prix des matières premières. La contraction des importations en provenance de Chine et d’autres grands émergents ont pesé sur les exportations des pays avancés et ralenti d’un demi-point, en 2015, la progression du PIB de la zone OCDE. La faiblesse de la demande est, de l’avis de l’institution, un des facteurs principaux des bas prix des matières premières, pétrole en tête. La reprise dans la zone euro reste des plus laborieuses. La croissance a été révisée de 0,4 point en moyenne à + 1,4 % en 2016 et de 0,2 point à + 1,7 % en 2017.  De fait, la Chine a enregistré en 2015 sa croissance la plus faible depuis un quart de siècle. La seconde économie mondiale a vu son PIB croître de 6,9%, contre 7,3% l’année précédente. Certains économistes estiment même que ces chiffres sont largement surévalués. De ce fait  les ajustements structurels se feront notamment par une suppression massive d’emplois dans les secteurs en surproduction. Cependant ces licenciements massifs  risque de fragiliser la société chinoise voire même de créer des mouvements sociaux. Le pays devra reconvertir des aides financières qui maintiennent artificiellement en vie des secteurs déficitaires pour les réorienter vers les  travailleurs licenciés et  vers les secteurs plus productifs. En attendant la demande intérieure ne compense pas la baisse des exportations puisqu’en février la diminution ressort à 13,8%. Preuve de l’atonie de la demande chinoise : les ventes de voiture par exemple, ont baissé de 3,7%, selon l’association CPCA des fabricants de véhicules passagers.

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