Une commission d’enquête sur les chiffres du chômage
Officiellement il y a plus de 3,5 millions de chômeurs, du coup quand on constate une variation de quelques dizaines de milliers des interrogations naissent sur la réalité de ces variations surtout quand elles sont affichées à la baisse. Du coup. Bruno Retailleau, Président du groupe Les Républicains au Sénat, a décidé de lancer une commission d’enquête sur l’évaluation et l’évolution des chiffres du chômage. Compte tenu de l’extrême faiblesse de la croissance on peut effectivement s’interroger sur les baisses annoncées du chômage comme en janvier par exemple. En réalité, il s’agit souvent du bidouillage des chiffres par Pôle emploi. La méthode est simple, il suffit de rayer sans raison les chômeurs ou de ne pas les inscrire. Première méthode, décourager les inscrits auxquels on ne propose rien pendant des mois et des années. Le chômeur qui ne peut prétendre à aucune indemnité se lasse et ne ‘s’inscrit plus. Seconde méthode la plus efficace celle-là, rayer les inscrits pour non actualisation à temps. Dès le lendemain de la date prévue le chômeur est radié. On peut aussi rayer des listes ceux qui ne répondent pas à des convocations qu’ils n’ont pas reçus. Enfin la radiation pour motifs administratifs, il suffit qu’un seul papier manque (et pas question d’envoyer une copie du fameux document par la poste ; il faut se présenter avec original dans la plupart des cas). °. Les différentes méthodes permettent d’éliminer ainsi de 100 à 200 000 chômeurs. En outre «Les «bugs» se multiplient et faussent les résultats. Ces «bugs» restent parfois inexpliqués», affirme Bruno Retailleau. «Le gouvernement met en place des dispositifs destinés à baisser artificiellement les statistiques. Cela doit être quantifié et les modes de calcul expertisés», poursuit-il. La commission d’enquête commencera à travailler mi-avril, et rendra ses conclusions six mois plus tard, soit dans le courant du mois d’octobre. Elle sera composée d’un peu plus d’une vingtaine de sénateurs, à parité droite et gauche. Philippe Dallier, sénateur LR de la Seine Saint-Denis, est actuellement pressenti pour être rapporteur de cette commission. Les Sénateurs LR ont utilisé leur droit de tirage (un par session ordinaire) pour réclamer cette commission d’enquête. Plusieurs éléments sont venus nourrir la suspicion. Primo, le, annoncé début janvier par François Hollande, avait déclenché la polémique. Car ces chômeurs en formation ne seront plus comptabilisés dans les séries habituellement regardées pour évaluer le chômage. Résultat, beaucoup y ont vu une manœuvre destinée à faire baisser artificiellement les chiffres du chômage d’ici à la présidentielle de 2017. «Le gouvernement peut être tenté par un traitement statistique du chômage», estime Bruno Retailleau. Secundo, en janvier, le chômage a connu une nette baisse, potentiellement la plus forte depuis la crise de 2008. Mais cette publication s’est trouvée statistiques «inhabituels» et «inexpliqués», qui la rendent difficilement interprétable. Le nombre de chômeurs a diminué de 27.900 personnes en janvier en métropole, pour s’établir à 3,55 millions, mais ce chiffre est à prendre avec des pincettes, a averti la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail. À la fin de chaque mois, les demandeurs d’emploi sont tenus de déclarer leur situation à Pôle emploi, sous peine d’être désinscrits d’office. En janvier, 238.900 personnes étaient sorties des listes pour ce motif, soit plus de 40.000 de plus qu’en décembre. Cette hausse, «inhabituellement forte» et «inexpliquée», a fait baisser le chômage, écrit la Dares, qui appelle à interpréter les résultats «en tendance», c’est-à-dire sur une période plus longue. En août 2013, un «bug» de l’opérateur SFR dans l’acheminement des messages de relance rappelant aux inscrits d’actualiser leur situation avait, là aussi, gonflé les désinscriptions (+50.000).
0 Réponses à “Une commission d’enquête sur les chiffres du chômage”