Loi travail : Valls en pompier pyromane
Officiellement le gouvernement compte environ 38 ministres mais l’omniprésence de Valls étouffe tous les autres sur la plupart des grands sujets ; notamment sur la loi travail c’est Manuel Valls qui mène le jeu. Son obsession, c’est d’obtenir la reconnaissance de sa posture de seul vrai réformateur du gouvernement. Ce n’est pas un hasard s’il a privé Macron de la deuxième réforme qui était prévue pour en répartir la responsabilité d’une part sur la ministre du travail d’autre part sur le ministre des finances. Mais en dernier ressort c’est surtout lui qui s’exprime sur tous les sujets. Il a lui-même lancé le contenu de la réforme menaçant même d’utiliser le 49 -3 pour l’imposer. Une brutalité largement à l’origine de la contestation à la fois sociale et politique. Du coup c’est encore Manuel Valls qui cette fois après avoir était pyromane, devient pompier en promettant des concessions dans le cadre d’une concertation et en annonçant lui-même le report de 15 jours du projet de loi. Depuis plus d’une semaine c’est le silence radio chez tous les ministres sauf pour Manuel Valls. Silence notamment depuis plus d’une semaine chez Myriam el Khomri et même être pire elle a même dû justifier un malaise pour renoncer à une expression publique à la télé. François Hollande et Manuel Valls multiplient les gestes d’apaisement pour éviter un blocage de la réforme du Code du travail et une mobilisation durable des syndicats et des mouvements de jeunes. Le chef de l’Etat a jugé « légitimes » mardi les interrogations sur le texte, critiqué par l’ensemble des syndicats et une partie des socialistes, et assuré qu’il serait modifié. Le Premier ministre a promis quant à lui de réunir les députés socialistes en séminaire la semaine prochaine, en plus des partenaires sociaux, et s’est dit prêt à discuter du futur barème des indemnités prud’homales, un des principaux points de blocage à gauche et chez les syndicats. « Ce débat doit avoir lieu, je suis à l’écoute à la fois des partenaires sociaux et bien sûr du Parlement », a-t-il dit devant les députés mardi, au lendemain du report au 24 mars de la présentation du texte au conseil des ministres. Prêt à entendre certaines demandes des syndicats « réformistes », le gouvernement tente aussi de calmer la fronde d’une partie de la gauche, illustrée par les critiques de Martine Aubry et l’annonce de son départ de la direction du Parti socialiste. « Le gouvernement tente d’éteindre les incendies au PS et dans l’opinion publique », explique le politologue François Miquet-Marty, de Viavoice. « Le risque est celui d’un effet de système des contestations qui s’agrègeraient entre elles contre un texte qui cristallise l’ensemble des mécontentements de ces dernières années sur le plan politique, social et économique », ajoute-t-il.
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