Croissance mondiale 2016 : comme en 2015 et encore !
Selon l’OCDE, La croissance mondiale aura peut-être du mal à atteindre celui de 2015, qui était déjà le plus faible des cinq dernières années. « Avec 3 % de croissance en 2016 ou 3,4 % en 2017, cela ne permet pas aux jeunes de trouver un emploi, aux retraités de percevoir l’intégralité de leur pension et aux investisseurs d’avoir des retours sur investissement suffisants », analyse Catherine Mann, chef économiste de l’OCDE. . L’absence d’accélération de l’activité se voit dans la faiblesse du commerce et dans la dégringolade des prix des matières premières. La contraction des importations en provenance de Chine et d’autres grands émergents ont pesé sur les exportations des pays avancés et ralenti d’un demi-point, en 2015, la progression du PIB de la zone OCDE. La faiblesse de la demande est, de l’avis de l’institution, un des facteurs principaux des bas prix des matières premières, pétrole en tête. La reprise dans la zone euro reste des plus laborieuses. La croissance a été révisée de 0,4 point en moyenne à + 1,4 % en 2016 et de 0,2 point à + 1,7 % en 2017. Les ajustements les plus forts, cette année, concernent l’Allemagne et l’Italie, qui ont perdu chacune un demi-point de croissance, à respectivement + 1,3 % et + 0,9 %. La France afficherait : + 1,2 % en 2016 et + 1,5 % en 2017, soit une baisse limitée à 0,1 point dans les deux cas. Dans l’ensemble de la zone euro, l’investissement est faiblard et le chômage élevé, deux points au-dessus de sa moyenne d’avant-crise. Les premiers indicateurs de début d’année ne sont pas réjouissants. Comme dans toutes les autres zones mondiales, la croissance stage aussi en zone euro en février. Du coup la reprise économique du premier trimestre subira vraisemblablement un ralentissement. Pour la France il s’agit même d’une contraction en février. Les résultats préliminaires de l’enquête mensuelle de Markit, qui montrent également de nouveaux signes de baisse des prix, devraient renforcer les anticipations de nouvelles mesures de soutien à la croissance de la Banque centrale européenne (BCE) lors de sa prochaine réunion en mars. L’indice composite des directeurs d’achats (PMI) — qui intègre le secteur manufacturier et celui des services — est ressorti à 52,7 ce mois-ci dans sa version préliminaire, à son plus bas niveau en 13 mois, contre 53,6 en janvier. Selon un consensus établi par Reuters, les économistes attendaient en moyenne 53,3. « La forte baisse en février de l’indice PMI composite de la zone euro soutient notre conviction que la reprise économique de la région pourrait bien avoir ralenti au premier trimestre. La BCE devra renforcer son soutien via la politique monétaire le mois prochain », souligne Jessica Hinds chez Capital Economics. Les économistes interrogés par Reuters récemment estimaient à 50% la probabilité de voir la BCE augmenter en mars le montant de son programme de rachat d’actifs, actuellement à 60 milliards par mois, et une nouvelle baisse du taux de dépôt est considérée comme étant presque acquise. La croissance du secteur privé a ralenti en Allemagne pour le deuxième mois de suite, freinée notamment par les exportations qui ont souffert du ralentissement mondial. En France, l’activité s’est contractée pour la première fois en plus d’un an. Les responsables de politique monétaire noteront également la faiblesse du sous-indice PMI de la production de la zone euro, qui est tombé à un creux d’un an à 48,6 contre 48,9 en janvier, s’enfonçant un peu plus sous la barre des 50 points qui marque la frontière entre la croissance et la contraction. L’inflation s’inscrit tout juste à 0,4% en janvier, selon les statistiques officielles, très loin du taux légèrement inférieur à 2% visé par la BCE. L’indice PMI du secteur dominant des services en zone euro, qui était attendu à 53,3 contre 53,6 en janvier, est tombé à un plus bas de 13 mois de 53,0. Celui du secteur manufacturier, attendu à 52,0 points, a reculé à 51,0, son plus bas niveau depuis un an, contre 52,3 en janvier. Il s’est retrouvé en dessous de l’estimation la plus pessimiste des économistes interrogés par Reuters. Le sous-indice de la production est tombé pour sa part à un creux de 14 mois, à 51,9 contre 53,4 le mois précédent. Et les perspectives d’une nette amélioration le mois prochain sont maigres, la croissance des nouvelles commandes à l’industrie étant tombée à un plus bas d’un an avec un sous-indice à 51,6 contre 53,0 en janvier. En conséquence, après avoir vu la confiance des entrepreneurs pour l’année à venir atteindre son plus haut niveau depuis mi-2011 le mois dernier, l’optimisme dans le secteur des services est lourdement retombé. Le sous-indice des attentes des entrepreneurs dans les services a connu l’une de ses plus fortes baisses de son histoire, à 61,6 en février contre 65,1 en janvier. « Les indicateurs avancés (…) suggèrent un nouveau ralentissement en mars, qui pourrait ramener la croissance du PIB à 0,2% », note Chris Williamson, économiste en chef de Markit. Selon une enquête de Reuters publiée récemment, la croissance est attendue à 0,4% pour le trimestre en cours.