2017 : Cambadélis lâche Hollande
En se prononçant de plus en plus clairement pour l’organisation d’une primaire à gauche Cambadélis le premier secrétaire du parti socialiste lâche en fait Hollande. Plusieurs raisons à cela, la première c’est la dégradation des sondages qui rendent la candidature de Hollande de plus en plus improbable en tout cas irréaliste. Seconde raison, c’est l’occasion pour le premier secrétaire du parti socialiste de prendre date afin par avance de reporter la responsabilité d’un éventuel échec à gauche sur ceux qui n’accepteraient pas la primaire (Mélenchon ou Duflot par exemple). C’est aussi l’occasion pour Jean-Christophe Cambadélis de montrer son opposition aux orientations actuelles du gouvernement concernant la réforme du droit du travail. Jean-Christophe Cambadélis veut montrer que le parti socialiste reprend son indépendance et que François Hollande n’est qu’un candidat potentiel pour 2017, un candidat comme les autres. Au-delà de cette nouvelle posture de Cambadélis il y a sans doute le constat que François Hollande n’a plus aucune chance pour 2017 et qu’il convient de sauver les meubles avec une primaire pourrait redonner un peu de dynamisme au parti socialiste. (Interview de Cambadélis dans le JDD)
Cette semaine, le PS a participé au comité d’organisation de la primaire de la gauche. Vous êtes vraiment favorable à ce processus?
C’est la conclusion du tripartisme. Dans le bipartisme, droite contre gauche, il fallait rassembler au second tour. Aujourd’hui, il faut être au second tour. Il serait donc plus efficace qu’il y ait un candidat unique de la gauche. Si cette primaire sans préalables et sans préjugés permet de sélectionner le meilleur candidat de la gauche, c’est une bonne idée, et il faut l’organiser. Je n’ai aucun souci. Je pense que le candidat le plus crédible par temps de crise est le président de la République.
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Quel est, selon vous, le bon calendrier?
Je l’ai dit aux initiateurs de l’appel « Notre primaire » : pour moi, elle doit avoir lieu à l’hiver prochain, en décembre ou en janvier. Le président de la République, s’il était candidat, n’aurait pas obligation de participer à tous les débats : il ne ferait pas le tour de France. Il n’a pas de problème de notoriété! On peut aménager les choses pour que chacun puisse se présenter. Et surtout, il faut que tout le monde s’engage à soutenir le vainqueur.
François Hollande est-il d’accord pour participer à cette primaire? Êtes-vous ici son porte-parole?
Je ne suis pas son porte-parole quand je défends la primaire ni quand je critique la loi El Khomri. Je suis le premier des socialistes : je cherche une position qui allie valeurs et efficacité. Le Président n’est pas candidat : il n’a pas donné d’indication en ce sens. Pour lui, tout est ouvert.
Le projet de loi de Myriam El Khomri est salué par la droite et le Medef et vivement contesté par la gauche et les syndicats. Que vous inspire ce texte?
C’est un avant-projet qui doit évoluer. Face au chômage de masse, entre ceux qui veulent ne rien faire et ceux qui veulent tout défaire, il y a la place pour ceux qui veulent faire. Nous devons élaborer un nouveau modèle, un nouveau mix entre souplesse et sécurité. Le texte tel qu’il a été soumis au Conseil d’État doit donc être rééquilibré.
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