La hausse des tarifs des transports franciliens
Il est clair que les transports ferroviaires en Île-de-France vont bientôt se retrouver dans une impasse financière totale. C’est en effet l’avis de la Cour des comptes. Il faudrait en effet financer la rénovation du réseau. Une rénovation urgente, soit un coût de 50 milliards auxquels il faudra ajouter sans doute autant pour les grands projets ferroviaires découlant du Grand Paris. Compte tenu de sa situation financière, on voit mal par exemple comment la SNCF pourrait dégager les moyens financiers pour cela d’autant qu’elle rencontre le même problème pour l’entretien du réseau national et qu’il lui faut aussi assurer le financement des projets d’investissement. Autant dire qu’il faut s’attendre à des hausses substantielles des tarifs. Pas sûr cependant que cela suffise. La Cour des comptes recommande donc dans son rapport annuel une hausse des tarifs des transports en commun ferroviaires franciliens afin de faire face aux investissements nécessaires pour rénover un réseau « à la limite de la rupture ». Le réseau de transports en commun d’Ile-de-France, un des plus importants d’Europe, est utilisé chaque jour par plus de huit millions de voyageurs, dont 85% en métro, train et tramway. La Cour des comptes montre particulièrement du doigt la SNCF, dont le réseau Transilien supporte 40% du trafic voyageur assuré quotidiennement par cette entreprise publique en France, sans parler des lignes RER dont elle est l’opérateur. Le rapport rendu public mercredi dénonce un « désintérêt manifesté à l’égard de l’entretien » de ce réseau de 3.700 km, dont 40% des voies et 30% des aiguillages ont plus de 30 ans. « Les contraintes qui pèsent sur les budgets de l’Etat comme des collectivités locales ne laissent qu’une faible marge de manoeuvre pour accroître les subventions publiques », estiment les auteurs du rapport. Ils ne voient guère non plus de marge du côté de la RATP et de la SNCF, où « la rigidité du statut et de l’organisation du travail (…) limite les perspectives d’amélioration de la productivité des exploitants ». Reste la contribution des voyageurs, dont la Cour regrette qu’elle soit réduite à la fois par la mise en place d’un forfait Navigo unique pour l’Ile-de-France depuis le 1er septembre 2015 et par une fraude massive (360 millions d’euros par an). Le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) estime à 485 millions d’euros le manque à gagner dû à la mise en place de ce forfait pour 2016. La Cour recommande donc à l’Etat et au Stif d’accroître la part des dépenses supportée par les voyageurs, c’est-à-dire une augmentation des tarifs.
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