fermeture des frontières en France : la faillite assurée

fermeture  des frontières en France : la faillite assurée

Dans les économies modernes le taux d’internationalisation est largement supérieur à 50 % (imports plus  exports sur PIB) un phénomène lié à la structuration de l’appareil de production dans un espace de plus en plus élargie. Dans l’industrie manufacturière comme dans l’industrie alimentaire ou même l’agriculture les produits nécessaires à la production viennent de nombreux pays. Certes cette mondialisation est loin d’être toujours cohérente notamment sur le plan environnemental voir au niveau de la santé. Pour autant fermer les frontières à tout commerce international conduirait inévitablement le pays à la faillite. Ceci n’interdisant pas évidemment de mieux réguler des flux dans une problématique économique, sociale ou environnementale ; entre une mondialisation incontrôlée et sans limite et un repli total sur les frontières du pays il y a forcément un chemin équilibré à trouver. Les services du Premier ministre ont tenté une évaluation de cette fermeture des frontières. Une étude sans doute assez approximative car vraisemblablement le coût  en serait beaucoup plus considérable qu’annoncé puisque le pays retomberait en récession avec une dévaluation en prime qui affecterait le pouvoir d’achat d’au moins 20 %. Cette tentative d’évaluation des services du Premier ministre montre quand même que le rétablissement des frontières serait très couteux pour l’économie. Selon le document réalisé par Vincent Aussilloux et Boris Le Hir, de France Stratégie – un organisme d’expertise auprès du Premier ministre – l’abandon de l’espace Schengen, actuellement mis sous pression par la crise des réfugiés, aurait des conséquences à court terme sur le travail frontalier, le tourisme et le transport de marchandises. La baisse des recettes touristiques est estimée entre 500 millions d’euros et un milliard d’euros par an. France Stratégie estime par ailleurs que le rétablissement des contrôles aux frontières pourrait réduire les opportunités de travail frontalier. L’organisme évalue la baisse du nombre de travailleurs frontaliers entre 5.000 et 10.000, avec une perte pour l’économie de 150 millions à 300 millions d’euros, des chiffres qui ne tiennent pas compte des coûts liés à l’accroissement du chômage. Il y aurait aussi un impact sur les flux de marchandises, chiffré entre 62 millions d’euros par an à l’import et autant à l’export en cas de contrôles réduits des camions aux frontières, et le double en cas de contrôle systématique. A moyen et long terme, une pérennisation des contrôles d’identité aux frontières aurait des conséquences beaucoup plus lourdes sur le commerce extérieur: « Le PIB serait dégradé de 0,50% en 2025 par rapport à la situation soit près de 13 milliards d’euros constants et le coût pour l’espace Schengen serait de 0,79 point de PIB au total, équivalant à une perte sèche de plus de 110 milliards d’euros », écrivent les auteurs de l’étude. Il y aurait aussi un impact « sur les investissements étrangers et les flux financiers, mais ceux-ci restent difficiles à évaluer », concluent-ils. L’espace Schengen est une zone de libre circulation où les contrôles aux frontières ont été abolis pour les voyageurs, sauf dans des circonstances exceptionnelles.  Mais ces derniers mois, face à un afflux de réfugiés parfois incontrôlable, plusieurs Etats membres de l’UE, dont la France, ont réintroduit des contrôles provisoires à leurs frontières.

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