Des salades industrielles au Japon : bon appétit
La culture industrielle des légumes (ou de l’élevage) n’est pas nouvelle mais elle prend cette fois une dimension encore inconnue au Japon où l’on va créer une véritable usine à la production robotisée pour produire 30 000 salades par jour soit 10 millions par an sur moins d’un demi hectare. Comme pour l’élevage de volailles, on utilisera la lumière artificielle ; les salades ne pousseront pas sur le sol mais sur des étagères superposées. Des légumes presque artificiels gonflés à l’eau et à l’engrais. On objectera que le processus de production n’est pas nouveau puisque des tomates par exemple sont cultivées de la même manière et sans terre. Avec la robotisation la productivité sera poussée à l’extrême et le prix des salades pourra même être divisé par deux. Bien entendu le consommateur en aura pour son argent avec une qualité gustative à peu près nulle et d’éventuels risques sanitaires. Pour s’en persuader il suffit déjà de déguster les tomates de supermarché produites de manière industrielle : une texture de cailloux et le goût de l’eau. Un mode de production en tout cas qui ne va pas en faveur d’un produit d’une consommation davantage végétarienne. Quand la chimie et l’industrie ce substitue à l’agriculture ! Dans cette usine futuriste où les salades pousseront sur des étagères, «toutes les étapes de production, de l’ensemencement jusqu’à la récolte, sans oublier l’arrosage, seront assurées par des robots», assure Koji Morisada, l’un des responsables de Spread, la société japonaise qui a mis au point ce site d’une nouvelle ère. À défaut d’être créatrice d’emplois, cette ferme-usine sera vertueuse sur le plan économique. «Les coûts des salades industrielles au Japon de main-d’œuvre seront réduits de moitié», assure le porte-parole, les effectifs présents ne faisant que contrôler les robots. Côté environnement, cette serre hermétique à l’air extérieur se veut irréprochable. «Aucun pesticide ne sera employé et 98 % de l’eau sera recyclée», insiste Koji Morisada. Sur le plan énergétique, «les ampoules LED à basse consommation d’énergie devraient réduire la facture d’électricité d’au moins 75 % par rapport aux lampes classiques au sodium», affirment les responsables de l’usine. De quoi réduire drastiquement le prix en rayon, ravir le consommateur nippon mais déprimer complètement le gourmet.
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