Un plan très partiel pour la filière porcine

Un plan très partiel pour la filière porcine 

 

 

 

Et encore un nouveau plan pour la filière porcine victime à la fois d’une crise conjoncturelle mais surtout structurelle.  D’un point de vue conjoncturel, il y a actuellement en Europe une surproduction liée à la fermeture du marché russe. Du coup, les porcs notamment allemands se réorientent vers l’union européenne notamment vers la France. La crise est toutefois plus structurelle ;  elle met en cause le caractère industriel de la filière.  On produit de plus en plus de porcs mais à des prix  insuffisant pour couvrir les coûts. Le coût  de production en France est de l’ordre de 1, 55 € le kilo alors qu’il se négocie en réalité très en dessous du prix théorique de 1,40 euros. En cause,  l’explosion des charges qui tue la compétitivité en France en particulier. Des charges de toutes natures (notamment la hausse de l’alimentation du bétail), des contraintes réglementaires qui tuent la rentabilité de l’activité avec en plus une répartition de la valeur ajoutée au détriment des éleveurs. Le port se négocie aujourd’hui à peu près au même prix qu’il y a 30 ans alors que les charges ont explosé. Ce qui est en cause également c’est  la dégradation de la qualité du produit liée à l’industrialisation de la production. Mais pour un produit de qualité il faudrait compter sur un prix d’achat à l’élevage d’au moins deux euros le kilo. Par ailleurs pour la grande distribution, le prix est l’argument  de vente numéro un ;  du coup, certes le porc (qui progressivement s’est substitué aux autres viandes)  est effectivement de plus en plus abordable pour le consommateur mais cela grâce à une  qualité très médiocre. Témoin ces côtes de porc qui moussent  dans la poêle et qui une fois cuite ressemblent  à des semelles de chaussures. La question n’est donc pas simple elle met en cause la régulation européenne que l’Europe a confié au seul marché, elle met en cause la filière et la répartition de la valeur ajoutée, elle met en cause le poids de la fiscalité et de la réglementation française enfin elle met en cause le comportement de la distribution et des consommateurs. Le ministre de l’Agriculture et son collègue de la Défense, président de la région Bretagne, ont annoncé dimanche la prochaine mise au point d’un nouveau plan de sauvetage de la filière porcine bretonne, en grande difficulté. En attendant Jean-Yves le Drian président de la région Bretagne, par ailleurs ministre de la défense et Stéphane le Foll ministre de l’agriculture vont essayer de bricoler un nouveau plan dans l’urgence afin d’atténuer la colère des éleveurs de porcs.

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