Pollution automobile : L’UE deviendrait superviseur
Il y a eu bien sûr le scandale de Volkswagen et ce logiciel tricheur qui visait à modifier les émissions polluantes. Il y a surtout l’énorme décalage pour la plupart des véhicules entre les émissions annoncées par les constructeurs et la pollution dans les conditions réelles de circulation. Dans nombre de cas les émissions sont quatre à cinq fois supérieures aux normes. Du coup la commission européenne veut reprendre les choses en main et se poser en superviseur des Etats pour l’homologation des véhicules. Pas sûr cependant que cette initiative de l’union européenne soit très appréciée par les grands pays producteurs d’automobiles. La Commission européenne va en effet proposer mercredi de refondre les règles en vigueur en matière d’autorisation de nouveaux véhicules pour tenter d’empêcher un nouveau scandale comparable à celui du trucage des tests anti-pollution par Volkswagen, mais elle risque de se heurter à la résistance des Etats membres comme des industriels. Un projet que Reuters a pu se procurer montre que la Commission souhaite donner à l’UE le pouvoir de superviser les autorités nationales, pour l’instant responsables de l’homologation des nouveaux modèles, et celui de mettre à l’amende les éventuels contrevenants aux règles en vigueur. L’exécutif communautaire souhaite aussi permettre aux Etats membres de rappeler des voitures approuvées par n’importe quel pays de l’Union s’il est avéré qu’ils enfreignent la réglementation. Ces propositions constituent la première réponse concrète de l’UE au scandale Volkswagen, qui a éclaté en septembre lorsque le groupe allemand, numéro un européen du secteur, a reconnu avoir installé sur plusieurs de ses modèles un logiciel destiné à fausser les résultats des mesures d’émissions polluantes aux Etats-Unis. Les règles européennes actuelles donnent aux autorités nationales le pouvoir d’homologuer de nouveaux modèles et celui de révoquer les homologations qu’elles ont accordé.
(Avec Reuters)