Une croissance incapable d’inverser la courbe du chômage
Les nouveaux chiffres de décembre concernant le chômage montrent clairement l’incapacité totale de la croissance actuelle de la France à inverser la courbe du chômage. Sur l’ensemble de l’année 2015, 50 000 emplois seulement ont été créés alors qu’on a compté un solde 150 000 demandeurs d’emploi supplémentaire (avec notamment 800 000 jeunes nouveaux demandeurs d’emplois chaque année). Conclusion : le chômage augmente d’environ 100 000 chômeurs sur l’année. On constate certes une petite reprise économique en France mais elle est bien incapable de fournir les emplois suffisants aux nouveaux chômeurs comme aux anciens. Le chômage en France retrouve donc son record de 1994. D’une certaine façon la France s’est installée dans le chômage de masse depuis une trentaine d’années et même depuis la crise des années 70. Au cours des 30 dernières années on a toujours tourné autour d’un chômage proche de 10 % surtout si on tient compte des chômeurs non comptabilisés comme tels parce qu’ils bénéficient d’une aide sociale spécifique. C’est à partir du premier choc pétrolier de 1973 que la France a commencé à s’engager dans un chômage structurel c’est-à-dire un chômage qui ne peut être éliminé par une croissance conjoncturelle. Fondamentalement ce qui est en cause c’est le manque de compétitivité de l’économie à partir des années 70 ; la productivité à reculé sous le double effet de la hausse de la fiscalité et de l’inadaptation du marché du travail. «On comprend cette hausse en observant la hausse des cotisations sociales des entreprises, du milieu des années 1970 au milieu des années 1980, et depuis 2008; la hausse continuelle du niveau de salaire minimum; la dégradation de la qualité du système éducatif; et l’absence de flexibilité du marché du travail et de réaction des salaires réels à la situation économique», résume le directeur de la recherche et des études de Natixis. Par ailleurs, depuis les années 1990, le chômage structurel augmente en même temps que les employeurs ne parviennent pas à pourvoir les postes vacants, parce que les chômeurs ne possèdent pas les qualifications requises pour les nouveaux emplois créés. De ce point de vue les mesures d’urgence (dont certaines cependant nécessaire décidée par François Hollande s’inscrivent dans une problématique de court terme. Pour le long terme il faudra surtout s’attacher aux conditions de l’employabilité des chômeurs, c’est-à-dire favoriser absolument le retour tour à l’emploi car l’évolution de la population active crée la richesse nationale. Le chômage de masse lui ne peut produire qu’une croissance indigente et un endettement abyssal.
0 Réponses à “Une croissance incapable d’inverser la courbe du chômage”