Des référendums d’entreprises qui vont bousculer les syndicats
La ministre du travail a beau s’en défendre mais sa proposition d’organiser des référendums auprès des salariés constitue un contre-pouvoir indiscutable par rapport à des syndicats souvent trop conservateurs. Conservateurs des supposés acquis mais des acquis qui sont remis en cause par l’évolution de l’environnement économique. Un Conservatisme qui peut tuer l’entreprise et l’emploi. Personne ne peut nier qu’il existe un véritable problème de fonctionnement démocratique dans les syndicats. Un exemple, les grèves sont essentiellement décidées par les seuls syndicats (après une éventuelle consultation des adhérents) les salariés non syndiqués n’ont pas leur mot à dire pour le déclenchement d’une grève mais sont sollicités pour la reprise. Le gouvernement français compte donc introduire le référendum qui permettrait de neutraliser l’opposition de syndicats majoritaires, mais il se défend de mettre en opposition les salariés et les syndicats. Cette mesure fera partie de la réforme du Code du travail, a annoncé la mini (qui sont les plus nombreux puisque le taux de syndicalisation en France ne dépasse pas les 10 %). Du coup la démocratie syndicale de risque d’être sérieusement bousculée. Les syndicats les plus modernistes pourront trouver la des raisons à renforcer leur crédibilité, à l’inverse les syndicats trop corpos ou gauchistes risquent de perdre des plumes en matière d’audience. Aujourd’hui, pour qu’un accord soit valide, il doit recueillir la signature de syndicats ayant obtenu au moins 50% des voix aux élections professionnelles ou de syndicats représentant 30% des salariés sans que des syndicats représentant 50% des salariés ne s’y opposent. La réforme de Myriam El Khomri introduirait une troisième voie: en cas d’opposition des syndicats majoritaires, les signataires de l’accord (à 30%) auraient « la possibilité de déclencher un référendum d’entreprise ». Il faut « donner cette capacité d’entendre aussi les salariés », a-t-elle insisté. S’ils approuvaient l’accord, leur suffrage permettrait de court-circuiter les syndicats majoritaires, qui n’auraient alors aucun droit de veto face à ce référendum « contraignant ».
(Avec AFP)
0 Réponses à “Des référendums d’entreprises qui vont bousculer les syndicats”