Affaire Kerviel : la discrétion des grands médias
Il n’est sans doute pas surprenant que les grands médias fassent preuve depuis le début d’une telle discrétion à propos de l’affaire Kerviel. Une discrétion qui se comprend quand on sait que la Société Générale fait partie des grands annonceurs dont la pub finance la presse écrite ou audiovisuelle. Il s’agit pourtant d’une affaire d’État qui met en cause la responsabilité de la société générale et qui a été purement et simplement enterrée par la justice ; pire, Kerviel, le bouc émissaire, idéal a été condamné à trois ans de prison et à rembourser 5 milliards ( remboursement annulé ensuite tellement il était ridicule car il aurait fallu des centaines d’années à l’intéressé pour respecter cette condamnation). Pire encore, la société générale a bénéficié d’une petite ristourne fiscale d’un milliard pour le préjudice subi. Pourtant la policière de la brigade financière en charge du dossier avait émis des doutes sérieux concernant la responsabilité de Kerviel et c’est pour cette raison qu’elle a été écartée du dossier de même ensuite pour la juge qui pensait à peu près la même chose , aujourd’hui elle aussi mise dans Un placard. « Elle assure des missions de réserve » d’après la chancellerie ! Pas étonnant quand on connaît son véritable sentiment sur cette affaire «Quand vous en parlez, tous les gens qui sont un peu dans la finance, ils rigolent, sachant très bien que la Société générale savait», déclare Chantal de Leiris la juge. Jérôme Kerviel a été condamné définitivement à cinq ans de prison dont trois ferme en avril 2014, mais la Cour de cassation a rejeté la somme de 4,9 milliards d’euros de dommages-intérêts demandée par la Société Générale, soit l’équivalent de sa perte, en reprochant à la banque d’avoir failli dans ses mécanismes de contrôle. Chantal de Leiris revient sur le classement de ces plaintes par le parquet en 2012 et met en cause sa hiérarchie directe. «C’est surtout Michel Maes (chef de la section financière au parquet à l’époque, ndlr). Sans arrêt, il me disait : « Tu vas pas mettre en défaut, en porte-à-faux, la Société générale. Ça a été jugé, t’as pas à y revenir« . C’est eux qui ont voulu à tout prix sabrer (les plaintes) (…) Mais c’est vrai ce que vous dites: vous avez été entièrement manipulée par la Société générale», déclare Chantal de Leiris à son interlocutrice, selon les extraits. Et d’ajouter: «Maes, c’est les avocats de la Société générale». Dans cette affaire d’État on attend que l »’exemplaire » Christine Taubira prenne enfin les moyens d’assurer l’indépendance de la justice. »
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