Emploi : Les syndicats pour l’immobilisme
Il ne fallait sans doute pas attendre grand-chose de la rencontre de Valls avec les partenaires sociaux. Une rencontre visant à présenter les mesures d’urgence décidées par le gouvernement pour lutter contre le chômage, des mesures par ailleurs cosmétiques dont l’objectif est surtout de faire baisser artificiellement le nombre de chômeurs. Il est clair que ce ne sont pas trois ou quatre mesures qui peuvent à elles seules réunir les conditions nécessaires pour recréer des emplois en France. De ce point de vue, on voit mal comment le gouvernement pourrait créer un climat favorable à la dynamique de l’emploi en quelques jours alors qu’il a été incapable d’engager des réformes structurelles sur le sujet. Du côté patronal d’une certaine manière, l’approche est également caricaturale. On voit mal par exemple ce que pourrait apporter de plus ce concept de « contrat agile » espèce de contrat hybride entre le CDI, le CDD et l’intérim. La question des nouvelles embauches est en effet réglée puisque 80 à 90 % de ces embauches s’effectuent sous le régime du CDD. Fort légitimement par ailleurs on peut douter des promesses du Medef quant au possible création d’emplois découlant des mesures qu’il propose. Faut-il rappeler que le Medef avait proposé la création d’un million d’emplois ! Une proposition en forme de slogan aussi illusoire que celui du gouvernement. Du coup on peut effectivement trouver une certaine légitimité à l’opposition qu’on manifesté les syndicats de salariés vis-à-vis des propositions patronales mais aussi vis-à-vis de celle du gouvernement. Mais l’unanimité contre ne saurait cependant constituer une politique. Et de ce point de vue les syndicats n’ont fait qu’ajouter les contradictions de leur organisation à celle des autres organisations concurrentes. On sait sur quoi les syndicats sont contre mais on a du mal à percevoir ce sur quoi ils seraient prêts à négocier. Du coup, le rôle des syndicats de salariés se résume à une posture d’opposants ; syndicats qui se raccrochent faute de vision, aussi de représentativité, aux avantages considérés comme acquis, une curieuse conception du syndicalisme et typiquement française. E n Europe il y a d’un côté la conception libérale qui confie totalement au marché le soin de relancer la politique de l’emploi ( avec des dynamiques certaines mais aussi un renforcement des inégalités), d’un autre côté la position sociale démocrate pratiquée dans certains pays du Nord qui débouchent sur des accords mais des accords qui sont effectivement tenus par tous les partenaires., Entre France finalement, les syndicats se rassurent en optant le plus souvent pour la posture confortable mais inefficace de contestation systématique. De ce point de vue là modernisation sociale passe aussi par la modernisation des organisations syndicales patronales comme de salariés. Tout cela sans un peu trop la naphtaline des années 60. Les syndicats ont dénoncé la précarisation de l’emploi demandée selon eux par le patronat et insisté sur la qualité et le ciblage des 500.000 formations de chômeurs supplémentaires annoncées par François Hollande. « Il faut aller plus loin, plus fort, plus vite pour lutter contre le chômage et notamment le chômage de longue durée et notamment le chômage qui est lié à l’absence ou à la faible qualification des demandeurs d’emploi », a dit le Premier ministre à l’issue des rencontres. Le secrétaire général de Force ouvrière a dénoncé comme tous ses homologues l’appel de six organisations patronales ou associations d’entrepreneurs dimanche en faveur d’un contrat de travail
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