Suppression d’un million de fonctionnaires…en Algérie
Non, ce n’est pas en France mais c’est en Algérie que pourrait se produire un tel phénomène. Pourtant proportionnellement le nombre de fonctionnaires algériens n’est pas supérieur à celui constaté en France (22 % de fonctionnaires en France pour autour de 20 % en Algérie par rapport à la population active). Ce dégraissage massif paraît être imposé par l’écroulement des prix du pétrole. Qui représente plus de la moitié du PIB et 60 % des recettes fiscales. Or les le pétrole a perdu la moitié de sa valeur depuis mi 2014 du coup l’économie algérienne et les finances publiques se retrouvent dans une situation catastrophique. L Ce projet d’ampleur a été confirmé par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, qui n’a pas encore cependant détaillé l’ensemble des mesures qui seront prises pour atteindre ce chiffre. Les premières pistes évoquées sont des «départs en retraite dans certains postes administratifs classiques (…) ne seront plus remplacés dans le cadre de la relève, notamment dans le poste d’agent d’administration». Mais il en faudra bien plus pour remplir l’objectif fixé. En septembre dernier, le gouvernement avait d’ailleurs déjà annoncé que les CDD dans les administrations ne seraient pas reconduits. Même si la fonction publique est importante en Algérie, elle n’est pas plus pléthorique que dans certaines grandes économies développées. Selon les chiffres de la Banque mondiale, la population active algérienne s’élève à environ 12,3 millions de personnes sur une population totale de près de 40 millions. La fonction publique n’en représente donc «que» 20%. C’est moins qu’en France (22%), ou qu’en Europe du nord (entre 24% et 30% selon les pays). L’Algérie est même plutôt une élève raisonnable sur le continent africain. Elle est de plus coutumière des «saignées» dans les effectifs pour améliorer ses comptes publics, sur injonction du Fonds monétaire international. Entre 1994 et 1998 par exemple, un plan d’ajustement structurel avait mené au renvoi quelque 400.000 employés et agents publics. Mais cette fois la ponction pourrait fortement détériorer le climat social. On voit mal cependant comment l’Algérie pourrait se dispenser de ce plan d’assainissement des finances publiques car à court et moyen terme on ne prévoit pas de remonter significative des cours du pétrole.
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