Où va la CGT ?

Où va la CGT ?

La question est pertinente compte de tenu de la dégradation régulière du poids de la CGT. Une CGT ultra majoritaire dans nombre d’entreprises après la guerre aujourd’hui qui représente autour de 34 % des salariés ;  qui en 1948 comptait  4 millions d’adhérents pour n’en compter aujourd’hui que de l’ordre  de 600 000. Une érosion tellement régulière qu’elle pose la question de l’existence de la l’organisation d’ici 20 ou 30 ans. On objectera à juste titre que la crise syndicale affecte à peu près toutes les organisations même celle qui connaissent  une progression en voix. En cause sans doute l’ampleur de la crise qui se caractérise par des mutations systémiques dans les champs économiques, technologiques, environnementaux, culturels et bien sûrs sociaux ;  des évolutions que les organisations syndicales ont bien du mal à appréhender comme d’ailleurs d’autres acteurs sociaux ou politiques. A aujourd’hui la CGT est encore en tête en matière de représentativité mais elle est talonnée d’une part par l’UNSA qui recueille environ 24 % des voix, par Sud (17 % des voix) par la CFDT (15 % des voix) et par FO (10 % des voix). D’une certaine manière,  faute de stratégie claire la CGT se trouve un peu piégée entre les gauchistes de Sud qui la contraignent  à développer un discours radical et le réformisme de syndicats comme l’UNSA ou la CFDT qui l’obligent  à passer des accords et des compromis dans les entreprises au plan local. L’existence de la CGT commencera à se poser quand elle aura perdu tout  leadership dans les grandes sociétés notamment nationales,  ce qui est encore loin d’être le cas. Reste que le choix entre radicalisme et réformisme est loin d’être assumé au sein du plus vieux syndicat français.  Bernard Thibault avait bien tenté une opération rénovation interne de la CGT malheureusement incomprise et qui avait été considéré comme trop réformiste par les corpo-radicaux. Alors certes, la CGT y est toujours la première force syndicale mais les écarts se réduisent avec ses concurrents, la dernière élection à la SNCF de novembre dernier est là pour le prouver. Ce n’est en revanche plus le cas à Air France, véritable bastion de la CGT qui y a subi un échec cuisant. Premier syndicat de la compagnie aérienne, la CGT y a non seulement perdu son trône mais a reculé jusqu’à la quatrième place, devancée par la CFE-CGC, FO et Unsa. Idem chez Orange où la CGT a subi également un revers historique. Une accumulation d’échecs qui a fait suite à ce que l’on a appelé l’«affaire Lepaon», du nom du prédécesseur de l’actuel chef de file de la CGT, Philippe Martinez. Mais il semble que les raisons de ces défaites répétées remontent à bien plus loin: la succession de Bernard Thibault qui quitte la CGT en 2013. «L »affaire Lepaon’ et les querelles de personnes ne sont que des épiphénomènes. Les échecs de la CGT ne sont que l’illustration d’un problème de fond. Le syndicat a été pris de panique après le départ de Thibault. Aucun débat n’a été organisé pour savoir quelle orientation la CGT devait prendre», estime Bernard Vivier, directeur de l’institut supérieur du travail. A savoir contester ou négocier.

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