Front national : échec net mais progression des voix
Il est clair que le résultat des élections régionales constitue un échec net pour le Front National qui ambitionnait de gagner plusieurs régions ; de ce point de vue cela démontre à l’évidence que le FN dispose de très peu de réserves de voix même s’il a progressé encore lors du second tour. Globalement la représentativité du FN est suffisante pour qu’on accorde l’importance nécessaire à son rôle de troisième parti au plan national. Une représentativité indiscutable qui doit sérieusement interroger le parti classique à la fois sur le caractère surréaliste de nombre de clivages droite gauche mais surtout sur le contenu de cette politique économique qui ne parvient pas à relancer la croissance, qui favorise donc le développement du chômage et des inégalités. Le chômage constitue en effet le facteur explicatif majeur de la progression du FN. Pourtant ce ne sont pas les propositions du FN qui seraient de nature à améliorer la situation dans ce domaine bien au contraire puisque cela qu’elle conduirait le pays à la ruine économique. Mais pour nombre d’électeurs du FN peu importe, ils ne votent pas pour les propositions du Front national dont d’ailleurs ils y ignorent la nature et les conséquences, ils votent contre les partis classiques de gauche comme de droite. Il convient donc de relativiser l’échec du Front National. Le Front national a subi un revers dimanche au second tour des élections régionales où ses candidats, au premier chef Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen, se sont heurtés au « front républicain » socialiste qui a profité à la droite dans le Nord, le Sud et le Grand Est. La consécration espérée par la présidente du FN en vue de la présidentielle de 2017 n’est pas advenue : premier dans six régions à l’issue du premier tour, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen est nettement distancé au second tour. Toutefois, à gauche comme à droite, un mois après les attentats du 13 novembre, les responsables politiques ont dit mesurer la progression sans précédent du Front national et ont assuré avoir entendu le message des urnes. La présidente du FN, battue en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, s’est réjouie qu’en « triplant » ses conseillers régionaux, son parti devienne « la première force d’opposition ». « Nous sommes bel et bien entrés dans un bipartisme. (…) Maintenant le clivage ne sépare plus gauche et droite, mais les mondialistes et les patriotes », a-t-elle jugé. Les appels à la mobilisation de l’exécutif socialiste ont été entendus puisque la participation a enregistré un bond de quelque huit points (autour de 60%) par rapport au 6 décembre, particulièrement dans les trois régions où Manuel Valls, avait appelé à voter à droite pour faire barrage au FN. Mais encore une fois cet échec du Front National doit être relativisé car l’argument du front républicain ne tiendra pas encore longtemps si les résultats économiques sont aussi décevants dans le mois et les prochaines années à venir.
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