Cop 21:un texte à la française ambitieux dans les mots, douteux sur les moyens
On peut se réjouir de cet accord sur le climat qui pose clairement la problématique du réchauffement climatique et qui acte la nécessité d’agir. On se montrera plus dubitatif voire critique quant aux objectifs qui paraissent assez illusoires. L’ambition de contrôler la température à 2° constitue déjà une perspective très difficile à atteindre ; quand à la perspective des 1,5°, c’est tout à fait utopique car cela supposerait d’abandonner très rapidement toutes les énergies fossiles. On observera surtout que le document final est marqué par grand volontarisme mais reste très théorique dans la mesure où les moyens n’ont pas été clairement définis. Contrairement à ce qu’affirme Hollande ou Fabius le projet d’accord n’est nullement juridiquement contraignant puisqu’il ne prévoit aucune disposition prévoyant de façon précise les modalités de contrôle ; en outre et surtout aucun dispositif juridique de sanction n’est prévu. Pour résumer la communauté internationale prend conscience de l’enjeu du réchauffement climatique provoqué par les émissions polluantes mais chaque pays se fera ce qu’il voudra ou pourra. Les appréciations de famille Fabius de ce point de vue paraissent un peu excessive : « Nous sommes parvenus, c’est ma conviction profonde, à un accord ambitieux et équilibré qui reflète les positions des parties », a. « Le projet d’accord proposé est (…) juste, durable, dynamique (…) et juridiquement contraignant. »Cet accord fixe pour objectif de contenir l’augmentation de la température moyenne de la planète « bien en deçà de 2°C et de s’efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°C. »Le texte « tient compte sur chaque sujet des responsabilités différenciées des pays, de leurs capacités respectives à la lumière des circonstances nationales », a ajouté Laurent Fabius. Il prévoit la soumission ou l’actualisation tous les cinq ans de contributions nationales en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement de la planète. La révision de ces contributions ne pourra se faire qu’à la hausse. L’accord prévoit que les 100 milliards de dollars par an d’aide aux pays en développement promis en 2009 par les pays développés pour 2020, année d’entrée en vigueur de l’accord, devront être un « plancher » pour l’après-2020. « Un nouvel objectif chiffré devra être défini au plus tard d’ici 2025″, a précisé Laurent Fabius. Mais finalement l’accord se révèle très flou sur les questions financières, les le objectifs à long terme, traitement différencié des pays selon leur niveau de développement, le processus de révision des engagements nationaux. Bref un texte à la française ambitieux dans la forme mais mollassonne sur le fond. Mais un accord qui était aussi indispensable pour Hollande à fin de donner un minimum de légitimité à sa candidature de 2017 ; Ceci expliquant aussi cela.
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