EDF : alerte financière
Une alerte financière vient d’être lancée par le comité central d’entreprise en raison de différents dérives en particulier de l’endettement qui dépasse 40 milliards d’euros. La dégradation de la situation globale d’EDF s’est notamment traduite par un écroulement de la valeur de son action et par un retrait du CAC 40. EDF devra faire face à des investissements essentiels dans les prochaines années » (maintenance en vue de la prolongation du parc nucléaire, développement des énergies renouvelables, etc.), et dans ce contexte, « la situation financière est délicate. Pour la régler au moins partiellement EDF va réclamer des hausses significatives du prix de l’électricité pour le consommateur. EDF va demander à l’État l’Etat, qui détient 84,5% du capital et fixe les tarifs réglementés de l’électricité, un « rattrapage tarifaire », qui permette au groupe de « couvrir ses coûts ». Mais dans un contexte de d’inflation quasiment nulle de telles hausses risquent d’être politiquement difficiles à gérer par le gouvernement. Du coup, les élus du comité central d’entreprise (CCE) de l’électricien ont déclenché « pour la première fois » un droit d’alerte devant la situation « économique et sociale préoccupante », selon un communiqué consulté par l’AFP. « Au regard de nombreux faits récents de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique d’EDF SA », les élus du CCE, qui représentent les syndicats FNME-CGT, CFE-CGC, FCE-CFDT et FO Energie et Mines, ont décidé jeudi de déclencher cette procédure. Ils « dénoncent unanimement et avec force toutes les manœuvres qui conduisent inéluctablement EDF dans une impasse industrielle, économique et sociale », et mandatent le secrétaire du CCE « pour mettre en œuvre par tous moyens, y compris judiciaires, le présent droit d’alerte économique et le poursuivre », selon le communiqué. Le CCE demande notamment à EDF de lui fournir des « explications circonstanciées » sur la baisse du cours de l’action - qui a chuté d’environ 40% depuis le début de l’année, et conduira EDF à sortir du CAC40 le 21 décembre -, les pertes de parts de marché dans le cadre de la disparition des tarifs réglementés pour les clients professionnels début 2016 et les pertes de clients sur le marché des particuliers (tarif bleu). Le CCE veut aussi des explications sur les conséquences de la mise en demeure de la Commission européenne relative aux concessions hydrauliques détenues par EDF, l’avancement du chantier du réacteur EPR de Flamanville, « les modalités de mise en œuvre du Grand Carénage » (maintenance lourde des centrales nucléaires françaises) ou les « modalités économiques » de la construction de deux EPR en Angleterre. Les élus du CCE s’inquiètent de la « cohérence de la trajectoire financière d’EDF présentée avec l’ensemble des faits évoqués » mais aussi de leurs conséquences « sur la stratégie d’EDF.
(Avec Reuters)
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