Impôts : la France en tête
La France souffre toujours d’une maladie chronique qui plombe la compétitivité et l’emploi à savoir le poids des prélèvements obligatoires. Parmi ces prélèvements obligatoires l’ennemi économique mortel c’est le poids des charges sociales qui représentent 37 % de ces prélèvements en France pour 8 % en moyenne dans l’OCDE. En clair le poids de ces charges sociales tue littéralement l’emploi. Du coup la France est prisonnière d’un cercle vicieux qui consiste à augmenter encore les recettes fiscales pour financer les aides sociales des chômeurs. Les efforts récents du gouvernement pour alléger le fardeau fiscal ne portent pas encore leurs fruits dans les classements internationaux et sont de toute manière très insuffisants. Comme en 2013, la France se donc classe en deuxième position parmi les pays développés pour le niveau des prélèvements obligatoires en 2014, selon une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiée jeudi. Ceux-ci sont estimés à 45,2 % du PIB l’an dernier, en hausse de 0,2 point par rapport à l’année précédente. Seul le Danemark affiche un taux supérieur (50,9 %). En moyenne, les pays développés n’ont un taux de prélèvements obligatoires que de 34,4 %. A l’inverse, la France ne tire que 6 % de ses prélèvements de l’impôt sur les sociétés, contre une moyenne à 22 % pour l’OCDE. Pour ce qui est de l’impôt sur le revenu, la France est en ligne avec les autres pays développés. En revanche, la consommation est relativement moins taxée que dans les autres pays développés . Avec une TVA à 20 %, la France se classe seulement en 19ème position. Et encore, ceci ne tient pas compte des taux de TVA réduits (5,5 % et 10 % pour certains biens et services). L’autre enseignement de l’étude de l’OCDE, c’est que la pression fiscale s’est reportée des entreprises vers les ménages depuis le début de la crise. La charge fiscale rapportée au PIB a fortement augmenté pour les particuliers depuis 2007, alors qu’elle a baissé pour les entreprises. C’est le cas au niveau de l’OCDE, mais la tendance est encore plus marquée pour la France. Les recettes perçues au titre de l’impôt sur les sociétés (IS) ont reculé de 2,9 % à 2 % du PIB entre 2007 et 2014. Sur la même période, l’impôt sur le revenu est passé de 7,2 % à 8,4 % du PIB. Du coup, sa part dans les recettes fiscales a augmenté, de 17,1 % à 18,6 %, tandis que celle de l’IS a baissé (de 6,8 % à 4,5 %). Ces chiffres montrent que les ménages ont davantage été mis à contribution que les entreprises pour rétablir l’équilibre des comptes publics, même si, pour avoir une vision complète, il faudrait également avoir une répartition des charges salariales et patronales. Un phénomène qui s’explique par « la capacité des entreprises à optimiser leur impôt », d’après Pascal Saint-Amans, directeur du centre de politique et d’administration fiscale de l’OCDE. « La compétition fiscale entre Etats est telle que les taux d’IS ont eu plutôt tendance à baisser », explique-t-il.
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