Nissan va imposer une autre alliance à Renault
Le bras de fer continue entre Renault et Nissan. Nissan qui veut imposer une autre alliance entre les deux constructeurs. L’objectif est de parvenir à un poids plus significatif de Nissan dans cette alliance. Nissan qui reconnaît que la société nipponne a été redressée grâce à Renault mais dont la production est aujourd’hui trois fois supérieure à celle du constructeur français. D’une manière ou d’une autre l’État français devra diminuer sa participation dans le conglomérat. Cette stratégie de ré équilibrage des pouvoirs est soutenue par le PDG Carlos gone. Mais l’enjeu pour l’État français c’est de s’assurer que les lieux de production et les structures de décision resteront en France. Le conseil d’administration de Nissan, réuni lundi au Japon, fixera donc plusieurs conditions « non négociables » pour rééquilibrer le rapport de force au sein de l’alliance avec Renault, rapporte le Journal du Dimanche. Selon le JDD, le constructeur japonais, qui ne dispose d’aucun droit de vote chez Renault malgré ses 15% au capital du français, va « exiger que cette anomalie soit corrigée » et pourrait même « revendiquer les fameux droits de vote double » que l’application de la loi Florange au sein du groupe français va accorder aux actionnaires de long terme dès 2016. Nissan va en outre demander que l’Etat français redescende à 15% du capital comme il s’y était engagé après avoir pris environ 4% supplémentaires au printemps pour faire adopter les droits de vote double. « La vente du bloc de plus de 4% qu’il a acquis se révèle plus compliquée que prévu », croit savoir le journal. Les Japonais seraient en revanche prêts à accepter le principe de droits de vote double, qui permettra à l’Etat français de concentrer 28% des droits de vote avec seulement 15% du capital, ajoute-t-il. Mais ils demanderont une révision de l’accord Rama, qui régit l’alliance depuis 2002 et qui est désormais jugé caduc par la partie japonaise. « Nous savons très bien que l’alliance a été conclue à un moment où Nissan était en crise et qu’elle a participé à son redressement. Mais aujourd’hui, sur les 8,5 millions de voitures vendues par l’alliance, moins de trois millions sont produites par Renault », fait valoir une source japonaise citée par le JDD. Les administrateurs de Renault examineront la proposition de Nissan lors d’une réunion en décembre, ajoute le journal qui insiste également sur le soutien « indéfectible » du conseil d’administration du constructeur nippon à Carlos Ghosn. Celui-ci présidera le conseil d’administration de lundi à Yokohama, le fief de Nissan près de Tokyo. Renault détient 43,4% du capital de Nissan et Emmanuel Macron a réaffirmé mercredi dernier que l’Etat français n’accepterait aucun changement dans la structure de l’alliance.
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