Financement de la transition énergétique par le privé : du pipeau (DSK)
DSK explique que financer la transition énergétique en ayant recours au secteur privé est selon lui une vue de l’esprit. « Il n’y a aucun espoir de pouvoir monter un co-investissement crédible et efficace avec le secteur privé », écrit-il, car « le secteur privé ne peut s’engager à aussi long terme (en 2020, ndlr, l’objectif de la COP 21 étant de mobiliser 100 milliards de dollars par an à cet horizon) ». « Si bien que ses promesses non tenues ne serviront qu’à justifier après coup pourquoi l’objectif de 100 milliards n’a pas été atteint ». Et il enfoncer le clou: « nous savons comment la conférence de Paris va finir. Au mieux, les membres vont s’engager à fournir un montant total de ressources budgétaires tentant d’atteindre 100 milliards. Mais les promesses ne sont que des promesses et dans les années à venir ces ressources si nécessaires partiront en fumée ou n’apparaîtront que grâce à d’ingénieux double-comptes ». DSK propose donc une intervention publique. Il remet sur le tapis l’idée d’un « Fonds Vert pour le financement de la transition (énergétique, ndlr). Pour l’alimenter, il table sur deux mesures. La première est de créer une « taxe carbone progressive » dont il ne précise pas les modalités mais dont une partie ou la totalité des fonds iraient à ce fonds. La deuxième est bien plus complexe et vise à notamment donner les ressources au pays en développement pour mener des projets de transition énergétique. Le FMI émettrait « une émission significative » de DTS (droits de tirage spécifique), une monnaie virtuelle basée sur le cours de quatre devises (euro, yen, dollars et livre) que le fonds utilise actuellement en interne pour sa comptabilité. Concrètement, les DTS seraient fournis aux banques centrales des différents pays qui pourraient ensuite les échanger contre de devises réelles pour financer des projets de transition énergétique. Comme l’explique DSK, cette initiative revient en fait à créer de la monnaie via les banques centrales et ainsi à remplacer des engagements budgétaires par de la politique monétaire. Une fois ce schéma expliqué, il balaie les potentielles critiques, venant du FMI, des ministres des Finances, des banquiers centraux ou des banques. Il évoque à la fin « les progressistes qui feront justement remarquer que l’allocation de DTS profitera plus aux économies avancées qu’aux économies émergentes et en développement parce que chaque pays recevra un montant proportionnel à sa quote-part (participation) du FMI ».
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