Terrorisme : La France obtient un soutien mou et flou de l’Europe
Officiellement la France a donc reçu le soutien de l’union européenne pour lutter contre le terrorisme. Un soutien toutefois relativement mou et flou. Les ministres de la Défense de l’Union européenne réunis à Bruxelles ont en effet répondu positivement à la demande d’aide que la France a formulée en vertu de l’article 42.7 du traité de Lisbonne. Mais le ministre de la défense reste bien vague sur la nature de ce soutien puisqu’il indique seulement que l’aide européenne pourra se traduire par une aide à la France en Syrie, en Irak et en Afrique. Sans autre précision sur la nature de cet aide, sur son ampleur et sur sa durée. En réalité jusqu’à maintenant à l’exception de la Grande-Bretagne notamment, la France a d’une façon générale choisi de faire la guerre au terrorisme international. Ses forces armées combattent en même temps dans la bande sahélo-sahélienne, en Irak et en Syrie où elle a entre autre déployé le porte-avions Charles-de-Gaulle et de nombreux avions de combat (18 Rafale, 6 Mirage 2000D, 9 Super-Etendard). Contrairement à la plupart des pays européens qui y participent du bout des orteils, notamment l’Allemagne. Angela Merkel a envoyé une quarantaine d’instructeurs en Irak et en Syrie. Seuls les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark et l’Italie ont envoyé quelques avions pour combattre au sein de la coalition internationale en Irak et en Syrie. La France a donc obtenu mardi le soutien théorique de ses partenaires européens dans sa lutte contre le terrorisme, quatre jours après les attentats de Paris qui ont poussé François Hollande à effectuer un virage diplomatique et sécuritaire pour contrer la menace. Le ministre de la défense se montre bien optimiste : «Je crois que cette réunion marquera une date dans l’Histoire de l’Europe de la Défense » devant l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement. Dans les faits, on est bien loin d’une politique de défense commune. Il faudrait aussi disposer d’une politique étrangère européenne, elle aussi à peu près inexistante. Il serait évidemment temps que l’Europe ne ce limite pas à une simple zone de libre-échange, l’Europe du business ; encore faudrait-il que la France pays nettement le plus impliqué dans la lutte contre le terrorisme formule de manière plus claire sa demande de politique de défense et de politique étrangère. La responsabilité de l’écran de fumée sur ses deux questions incombe aux différents états de l’union européenne notamment à l’Allemagne qui refuse toute implication de nature guerrière mais aussi à la France qui n’a pas encore pris conscience qu’elle n’est plus la grande puissance internationale et qui veut malgré tout un rôle central au plan mondial sans en avoir les moyens.
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