Nouvelle baisse de l’euro face au dollar face au dollar

La nouvelle baisse de l’euro n’est pas liée aux attentats mêmes si cela a pu peser un peu sur la valeur de la monnaie européenne. Ce sont plutôt les divergences économiques et monétaires entre l’Europe et les États-Unis qui ont influencé l’évolution des parités. Sur le plan économique des États-Unis encore une solide croissance tandis que la zone euro s’enfonce dans la croissance molle. Sur le plan monétaire la fête s’apprête sans doute à relever ses taux tandis que la BCE elle envisage une politique encore plus accommodante. D’où cette dilution régulière de la valeur de l’euro. L’euro baissait donc encore  nettement lundi face au dollar, sans que les observateurs s’accordent à y voir les répercussions des attentats meurtriers à Paris ou la simple poursuite d’un mouvement de fond face aux divergences de politiques monétaires des deux côtés de l’Atlantique. Hier, la monnaie unique européenne valait 1,0687 dollar contre 1,0764 dollar vendredi vers la même heure. L’euro cédait un peu de terrain face à la monnaie nippone, à 131,64 yens – après être tombé à 130,65 yens, son niveau le plus faible depuis fin avril – contre 131,99 yens vendredi soir.
Le dollar montait face à la devise japonaise, à 123,18 yens contre 122,62 yens vendredi.
« Les valeurs refuges comme le dollar étaient recherchées lundi, car les attentats à Paris ont apporté une nouvelle dimension aux incertitudes sur les marchés », a estimé Joe Manimbo, de Western Union. Toutefois, certains observateurs relativisent les effets de ces inquiétudes géopolitiques sur les marchés financiers, notant que les Bourses européennes et Wall Street n’avaient pas enregistré de forte baisse. Lundi, « il n’y a pas vraiment de raison marquante à la baisse de l’euro », a jugé Vassili Serebriakov, de BNP Paribas. « Bien sûr ce qui s’est passé vendredi a des répercussions, mais je ne crois pas que cela soit majeur. » « Les gens continuent à prendre position par rapport à la Réserve fédérale (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) », qui publieront toutes deux cette semaine le compte-rendus de leurs dernières réunions de politique monétaire, a-t-il précisé, soulignant que l’affaiblissement de l’euro durait déjà depuis plusieurs semaines. De plus en plus de cambistes s’attendent à ce que la Fed, la banque centrale américaine, relève en décembre ses taux pour la première fois depuis 2006 (BIEN 2006) et attise ainsi l’attrait du dollar, alors que la BCE laisse entendre qu’elle va accélérer son programme de soutien à l’économie, qui a pour effet collatéral de diluer la valeur de l’euro. « L’économie de la zone euro affronte déjà une croissance morose et une inflation dangereusement basse, et, si jamais il y a un déclin du sentiment des investisseurs par rapport aux actifs de la région à la suite des attentats, cela ne ferait qu’ajouter un nouvel élément à la liste déjà longue de facteurs négatifs » dans l’union monétaire, a conclu Omer Esiner, de Commonwealth Foreign Exchange.