Une loi pour les déplacés environnementaux

Une loi pour  les déplacés environnementaux

 

Il n’existe pas à l’heure actuelle d’instrument juridique pour protéger les déplacés environnementaux. Pour la sénatrice du Val-de-Marne Benbassa, «il appartient aux pays dits développés, historiquement grands émetteurs de gaz à effet de serre», d’aider «à protéger les personnes déplacées, compte tenu du principe des responsabilités communes et d’assumer les obligations relatives au soutien financier et technique». Le Sénat a donc adopté à l’unanimité, mercredi 21 octobre, une proposition de loi écologiste visant à la promotion de mesures de prévention et de protection des «déplacés environnementaux» alors que la COP21 doit se tenir à Paris dans moins de deux mois. Cette résolution «incitera la France à promouvoir, dans le cadre de la COP21, ainsi qu’au sein des institutions européennes et internationales, la mise en œuvre de mesures de prévention et de protection des déplacés environnementaux présents ou à venir, qui, aujourd’hui, ne bénéficient d’aucune reconnaissance, a souligné Esther Benbassa, sénatrice écologiste du Val-de-Marne et auteure du texte. Sécheresses, inondations, cyclones, tremblements de terre, glissements de terrain, fonte glaciaire, montée du niveau de la mer, érosion du littoral, sont autant de bouleversements environnementaux qui entraînent la dégradation des conditions de vie des populations humaines, jusqu’à menacer parfois leur survie». Selon l’Agenda pour la protection des personnes déplacées, au total, entre 2008 et 2014, 184,4 millions de personnes ont été déplacées en contexte de catastrophes, soit une moyenne de 26,4 millions de personnes chaque année. Ce chiffre pourrait atteindre les 200 millions en 2050. Dans le numéro 1028 de la revue TDC, Christel Cournil, maître de conférences en droit public à l’Université Paris-XIII-Sorbonne-paris-Cité, relevait la difficulté à estimer les impacts du changement climatique sur les groupes humains. La réaction face aux nouveaux dangers est «couplée à des trajectoires migratoires individuelles et les possibles stratégies d’adaptation». Ainsi les estimations chiffrées varient de 200 millions à un milliard de déplacés environnementaux pour 2050. Plusieurs territoires sont cependant déjà identifiés selon la chercheuse: «Avancée du désert de Gobi en Chine, inondations au Bangladesh et dans le delta du Nil, submersion d’archipels comme les îles Tuvalu, Kiribati, fonte du permafrost des terres des Inuits d’Amérique du Nord, du Canada et du Groenland, sécheresse de la bande sahélienne.» En préparation de la COP21 de Paris, plusieurs pays parmi les plus menacés par les changements climatiques, ont créé leur propre groupe, le V20. «Nous sommes des pays à bas ou moyens revenus, moins développés, arides, des isthmes, ou des enclaves, des montagneux, des petites îles, expliquait la déclaration de création du V20, sous la présidence de Cesar Purisima, ministre des Finances des Philippines. Nous regroupons sept cent millions de personnes… et nous sommes unis dans notre vulnérabilité face au changement climatique». Le V20 comprend l’Afghanistan, le Bangladesh, la Barbade, le Bhoutan, le Costa Rica, l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, Kiribati, Madagascar, les Maldives, le Népal, les Philippines, le Rwanda, Sainte Lucie, La Tanzanie, le Timor-Oriental, Tuvalu, Vanuatu et le Vietnam.

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