I-Télé : Bolloré cadenasse la chaine
Catho plutôt réac, surtout protégé de Bolloré, Guillaume Zeller vient à la surprise générale d’être nommé à la direction d’I-Télé. Pendant trois ans, Guillaume Zeller a géré la version web du journal gratuit, prêtant une oreille attentive à ses journalistes (“Il nous répétait qu’il ne fallait pas hésiter à venir le voir pour discuter”), mais gardant les yeux rivés sur Google Analytics, instrument de mesure qui permet de consulter les audiences du site en temps réel. “Sans ça, on est complètement myope”, affirme-t-il. “Il ne connaît pas grand chose au web”, ose un employé. “Faire une infographie, pour lui, c’était le summum de la technicité”. En revanche, censurer des articles lorsqu’ils pourraient déplaire à l’actionnaire est monnaie courante. “Evidemment il y a des trucs dont on n’a pas le droit de parler”, assure-t-on presque naturellement au sein de la rédaction web : “Quand ça touchait à Bolloré, à ses amis, à des choses industrielles… Mais ce n’est pas Guillaume qui nous forçait, ça venait de plus haut”. La complaisance de Direct Matin avec les autres propriétés du groupe Bolloré ne s’est en effet pas arrêtée après le départ de Guillaume Zeller. Le 24 septembre dernier, le magazine a publié un article élogieux – et non signé – sur les débuts de la nouvelle formule du Grand Journal sur Canal+ (“un vent de fraîcheur”, “une belle alchimie”), tel un ovni au milieu de l’avalanche de critiques que l’émission présentée par Maïtena Biraben essuie depuis la rentrée.
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