Nouvelle réformette de l’ENA

Nouvelle réformette de l’ENA

La réforme de l’ENA encore sur le tapis pas sûr cependant que cela puisse apaiser les critiques de ceux qui voient l’Ecole comme déconnectée de la société et du monde ? « Je n’en suis pas sûre du tout, admet sa directrice, Nathalie Loiseau, car ceux qui portent ces critiques parlent d’autant plus qu’ils n’y connaissent rien. Ils ont trouvé une manière commode de critiquer les hauts fonctionnaires, qui ne peuvent pas répondre. » . Un argumentaire de la directrice qui caractérise bien l’attitude des énarques et le sentiment de supériorité de cette caste qui mobilise  les responsabilités, dans la fonction publique bien sûr, dans l’économie mais aussi dans la politique.  Sous couvert d’anonymat, certains de ces hauts fonctionnaires parlent, pourtant. Et ils voient dans la réforme annoncée un simple « replâtrage », loin du contenu des enseignements dispensés à Harvard ou à Cambridge. « L’ENA est une école d’application, où l’on apprend son métier sur le terrain, rétorque Nathalie Loiseau. Ceux qui y cherchent une poursuite infinie de leurs années d’université ne trouveront pas ça. » C’est sur ce point que porte la critique d’Adeline Baldacchino, énarque et auteure d’un livre aux allures de réquisitoire (1). « L’ENA exclut complètement le volet théorique et universitaire, elle se ­conçoit comme une école dépendante de la fonction publique, complètement coupée du monde universitaire et intellectuel au sens large », assène-t-elle, résumant la réforme à « un affichage et [à] des ajustements cosmétiques ».  Dans cette scolarité rénovée, le management public est, pour sa directrice, le nouveau « fil rouge ». Selon un document interne que « Les Echos » se sont procuré, le nombre d’heures consacrées au management devrait passer de 140 à 200 heures pendant les vingt-quatre mois de scolarité. Les élèves apprendront à « conduire une équipe, conduire un projet, conduire le changement », répète Nathalie Loiseau. « On nous annonce de l’interdisciplinarité, des approches issues d’expériences de terrain et des introductions à l’innovation publique et, en faisant cela, on nous donne les mêmes mots-clefs habituels. Mais où est le vrai contenu ? », interroge Adeline Baldacchino. « Ce qu’on apprend le mieux à l’ENA, poursuit-elle, c’est à ressortir les bons mots clefs, mais le réel, derrière, est souvent vide. » L’enseignement de déontologie passe de 8 à 20 heures avec des ­conférences et des partages d’expériences venant des corps d’inspection et de contrôle. Autre nouveauté : les élèves sont invités à faire leur stage d’entreprise dans des PME et des entreprises de taille intermédiaire « performantes » plutôt que dans les grands groupes. « L’objectif n’est pas forcément d’apprendre le management en entreprise, c’est de comprendre l’impact de l’action publique sur le tissu des entreprises », indiquait Nathalie Loiseau en juin, devant son conseil d’administration. A l’ENA, on juge « l’intention » des PME et des ETI intéressante, mais « les employeurs pas toujours en situation d’accueillir des stagiaires et de leur donner les missions souhaitées ». L’anglais devient une épreuve obligatoire au concours d’entrée (en 2018) et une « épreuve collective d’interaction » voit le jour.

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