Le Pen-Hollande : un échange indigne à Strasbourg
Encore un échange qui ne grandira pas la France aux yeux de l’opinion internationale notamment européenne. Marine Le Pen a en effet insulté la France comme l’Allemagne en déclarant à Merkel que François Hollandeétait son vice chancelier. Une insulte évidemment d’abord à l’Allemagne qui saurait faire office d’argumentaire pertinent. Même si on peut reprocher légitimement certaines orientations de Merkel. Cette attaque personnelle ne grandit pas le niveau du débat rabaissé à celui d’une cour d’école voire du caniveau. En outre il est peu glorieux de se saisir d’une scène internationale pour régler des querelles purement Franco françaises. La présidente du Front national, se saisissant de la venue dans l’hémicycle du tandem Merkel-Hollande, ne s’est donc pas contentée en effet de rappeler, ce que tout le monde sait, qu’elle combat l’Europe, et qu’elle combat pareillement la politique de François Hollande. Avec une violence rare, qui témoignait de sa vraie nature, Marine Le Pen a expliqué que Hollande était indigne d’occuper la responsabilité de président de la République française, et elle lui a lancé à la figure, avec une singulière arrogance, le seul titre qu’à son avis il mérite: « Vice-Chancelier allemand, administrateur de la province France« . Pour une fois François Hollande s’est montré à la hauteur. Il a remis Marine Le Pen, qui prétend au monopole de la souveraineté française, à sa place : « La souveraineté, ce n’est pas le souverainisme ». Tranchant ensuite, très tranchant, car l’agression était totale: François Hollande –libéré de sa propension à la synthèse molle- a invité la présidente du Front à tirer toutes les leçons de ses philippiques à répétition, et à dire franchement qu’en réalité elle veut sortir de l’Europe. Ce serait un choix « terrible » mais qui, pour vous, serait « logique », a dit le chef de l’Etat avec gravité, piqué au vif mais ramené du coup à l’essentiel : « Sortir de l’Europe, sortir de l’euro, sortir de Schengen et même, si vous pouvez, sortir de la démocratie parce que parfois, en vous entendant, je me pose cette question ».
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