Air France : Macron pour la clarté, Ségolène pour le bla-bla
Alors que Macron a condamné nettement la violence à Air France, Ségolène Royal, elle, privilégie le bla-bla. Ségolène souhaite en fait étatiser le débat social avec un médiateur nommé par l’État pour déboucher sur compromis vraisemblablement bâtard ; compromis qui retardera encore un peu plus les restructurations indispensables pour que la compagnie retrouve la compétitivité nécessaire. Contrairement à ce que pense Ségolène il ne s’agit pas seulement d’un problème de pédagogie du dialogue mais d’une question économique aux réalités incontournables. Les images des dirigeants d’Air France torse nu, escaladant un grillage ont fait le tour du monde. Le lendemain, la presse internationale s’interroge sur l’impact de ces événements pour l’image de la France, tout en cultivant les clichés. A l’instar de l’agence de presse Associated Press qui décrit, dans sa dépêche, une France « où les syndicats » prennent « parfois les patrons en otage pour défendre leur point de vue ». Lors d’un entretien accordé à CNN jeudi 8 octobre, Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, a confié que ces « violences » étaient l’oeuvre de « quelques personnes isolées, extrêmement violentes ». Tout en prenant le soin de préciser à la télévision américaine qu’ « il ne s’agit pas de la France, (qu’) il s’agit de personnes stupides » et qu’elles « seront condamnées pour cela« . Il a également rappelé au journaliste Jim Bittermann que « le gouvernement a soutenu la direction » et que « tous les syndicats, au fond, ont condamné ces actes« . Après ces déclarations, la ministre de l’Écologie et de l’Environnement, Ségolène Royal, appelle à davantage de réflexion, et à l’apaisement quatre jours après les débordements. Vendredi matin, sur le plateau de iTélé, elle demande d’ »éviter maintenant tous les mots qui blessent et ne servent pas la reconstruction d’une solution ». Et lance une petite pique, directement adressée au ministre de l’Économie : « Chercher à opposer les salariés les uns aux autres, ça n’a jamais marché ». Dont acte. Ségolène Royal a de nouveau rappelé son souhait de nommer un médiateur pour trouver une issue au conflit social : Si le dialogue est difficile à renouer compte tenu de ce qui s’est passé, les dirigeants de l’entreprise et les organisations syndicales peuvent très bien se mettre d’accord sur le nom d’un médiateur qui réunirait un accord de toutes les parties prenantes et qui pourrait contribuer à renouer le fil du dialogue ». Les discussions entre la direction d’Air France et les représentants des deux syndicats de pilotes ont finalement repris en fin de matinée, dans les locaux de la compagnie aux Invalides.
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