Hollande : « le nationalisme c’est la guerre »
Pour une fois François Hollande a raison de défendre l’idée que le nationalisme la guerre. C’est ce qu’il a déclaré devant le Parlement européen. Indéniablement face à la crise il y a comme un parfum des années 30 qui revient avec le repli national, la désignation de boucs émissaires et le refus de toute solidarité internationale. Un populisme qui rassure ce qui ne comprennent pas grand-chose aux mutations économiques, sociales ou sociétales mais qui prépare de graves désillusions car si certaines critiques extrémistes sont fondées par contre les solutions conduisent droit dans le mur voir à la guerre. François Hollande et Angela Merkel ont réclamé mercredi un renforcement de l’intégration européenne pour faire face à la multiplication des crises, se limiter à l’Etat-nation condamnant selon eux l’Europe à l’impuissance et au déclin. Les dirigeants français et allemand ont prononcé côte à côte deux discours devant le Parlement européen réuni à Strasbourg, symbole de la réconciliation entre les deux pays, 25 ans après un exercice du même type mené par François Mitterrand et Helmut Kohl après la chute du Mur de Berlin. Le président français a cité la formule utilisée par François Mitterrand en 1995 devant la même assemblée pour l’un de ses derniers discours – « le nationalisme, c’est la guerre ». « Le souverainisme, c’est le déclinisme », y a ajouté François Hollande, en référence à la montée du sentiment anti-européen dans presque tous les pays de l’UE. « Le débat n’est pas entre plus d’Europe et moins d’Europe, mais entre l’affirmation de l’Europe et la fin de l’Europe », a-t-il déclaré en insistant sur l’objectif « d’une fédération d’Etats-nations qui doit rester notre horizon », idée défendue par Jacques Delors il y a 25 ans mais désormais peu populaire. « Il y a une tentation de repli national chaque fois qu’il y a une épreuve. Rien n’est pourtant plus vain que de chercher à se sauver seul, à se dérober, à s’abriter quand des événements majeurs se produisent dans le monde entier », a-t-il ajouté. La chancelière allemande a abondé dans le même sens. « Plus que jamais, il faut plus d’Europe », a-t-elle dit en jugeant « l’Etat-nation » incapable de relever les défis. « Se cloisonner, se fermer à l’époque de l’internet, c’est une illusion. Aucun problème ne serait résolu. Au contraire, des problèmes supplémentaires bien plus graves verraient le jour. »
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