Déficit de 9,7 milliards d’euros dans le budget 2016 de la Sécu
Le gouvernement se réjouit de voir le déficit de la sécu ramener à 10 milliards 2016. Il n’y a pourtant pas lieu d’être très satisfait car cette prévision est d’abord théorique. Tout dépendra aussi de la croissance, de l’emploi et des cotisations et des cotisations versées par les employeurs. Sans parler de la dérive relative aux nouveaux droits dont les conséquences sont imprévisibles. Il n’y a vraiment pas lieu de se féliciter du nouveau déficit d’autant que les déficits cumulés vont maintenant se monter à plus de 200 milliards et que rien n’est aujourd’hui prévu pour l’amortir. Projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS), qui prévoit d’en ramener le déficit à 9,7 milliards d’euros en 2016 au prix essentiellement d’importantes économies sur les dépenses de santé, a été donc présenté mercredi en conseil des ministres. Cette baisse du déficit à son niveau le plus bas depuis dix ans selon le gouvernement, verrait le déficit du régime général se réduire de trois milliards à six milliards contre neuf en 2015 et celui du Fonds de solidarité vieillesse à 3,7 milliards contre 3,8. « Il faut avoir conscience que la réduction du déficit de la Sécurité sociale, c’est un enjeu de pérennisation », a fait valoir le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, lors du compte rendu du conseil des ministres. Il a souligné l’effort réalisé depuis 2012, quand le déficit cumulé du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse avait été de 17,4 milliards, « sans que des franchises ou des déremboursements n’aient été engagés ». « L’effort est fait pour assurer à l’ensemble des personnes qui doivent toucher des prestations de sécurité sociale le fait qu’ils puissent toucher dans de bonnes conditions ces prestations », a-t-il plaidé. Les comptes de la seule assurance maladie devraient rester dans le rouge, à 6,2 milliards d’euros contre 7,5 attendus en 2015, malgré une maîtrise plus prononcée des dépenses, avec une hausse de 1,75% prévue pour l’Ondam, contre 2,05% cette année. Cette moindre hausse par rapport à la tendance naturelle d’augmentation impose un effort de 3,4 milliards d’euros, dont 1,05 milliard sur les produits de santé, 690 millions de la gestion de l’hôpital ou 465 millions du « virage ambulatoire ». Le développement de ce dernier, qui vise à prendre en charge des patients à leur domicile en phase post-opératoire, est un objectif du gouvernement même si les études, dont celle de la Cour des comptes, montrent qu’il n’est pas encore atteint. Pour y contribuer, la hausse des dépenses en soins de ville est prévue à 2,0% et non 1,75%, ce qui n’a pas apaisé pour autant la grogne des médecins libéraux contre la loi santé portée par la ministre Marisol Touraine, en particulier la généralisation du tiers-payant.
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