Racisme- Finkielkraut : l’angoisse du vieux
Bien maladroitement Finkielkraut a défendu Morano et ses propos racistes dans l’émission télé de Ruquier. Comme d’habitude il a navigué entre communautarisme et universalisme, entre vision d’avenir et mélancolie. L’ancien maoïste reconverti au libéralisme n’en finit pas de regretter le passé. Bref la nostalgie des vieux qui ne comprennent plus grand-chose aux mutations culturelles actuelles et serait Fuji dans beaucoup de domaines dans une posture de réacs. Le névrotique Finkielkraut s’enfonce de manière pathétique dans la facilité intellectuelle des vieillards qui pensent que le futur ne peut être que la stricte reproduction du passé. Bref la définition même du réac. Invité sur le plateau d’”On n’est pas couché” pour la sortie de son livre “La seule exactitude” (édition Stock), le philosophe Alain Finkielkraut a pu très largement défendre sa vision réactionnaire et mélancolique sur de nombreux sujets comme : l’islam, les migrants, les jeunes des quartiers populaires. Et pour défendre Nadine Morano, l’académicien n’a pas hésité à brandir une punchline de Booba : “Vous écoutez le rap ? il y a un niveau de francophobie jamais atteint. On parle de Nadine Morano mais vous écoutez Booba ? Il dit dans une de ses chansons: ‘Quand j’vois la France les jambes écartées j’l’encule sans huile’ (…) Alors Nadine Morano c’est le Klu Klux Klan et Booba, c’est Rimbaud, c’est ça ?”. Manque de chance pour Finkielkraut, cette chanson, “Le bitume avec une plume”, date de 2002 et l’on regrettera qu’un amoureux de la langue française n’ait pas perçu son génie textuel. Ce morceau a notamment été étudié et défendu par la Nouvelle revue française. Après avoir rendu hommage à un livre “habité par le doute contrairement à d’autres penseurs réactionnaires qui assènent leur vérité”, Léa Salamé a regretté que la pensée d’Alain Finkielkraut soit traversée par la peur. “Votre livre est traversé par la peur et l’angoisse, vous avez peur de l’autre, du jeune, du musulman, de ce qui vit. Comment votre pensée peut-elle être construite sur la peur ?”, s’est interrogée la chroniqueuse. Alain Finkielkraut a répondu que “ce n’était pas de la peur mais de la mélancolie”. Sur Twitter, le journaliste Nicolas Delesalle résumait bien l’impasse de l’auteur de la “Défaite de la pensée” : “L’erreur de Finkielkraut, récurrente chez tant de vieux, c’est de prendre la fin de sa vie pour la fin de la civilisation”.
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