L’Europe de Macron : transfert de pouvoirs contre une socialisation des dettes
Une fois fait le constat des limites actuelles de la construction européenne et de l’absolue nécessité d’aller vers davantage d’intégration, les orientations diffèrent nettement entre les Etats en particulier en ce qui entre la France et l’Allemagne. Schématiquement la France propose des transferts de souveraineté nationale vers l’Europe en échange d’une solidarité financière c’est-à-dire d’une notamment d’une socialisation des dettes. Ce que refuse Merkel et en particulier le ministre des Schauble. L’Allemagne craint plus que tout que cela n’entraîne un laxisme encore beaucoup plus important dans le domaine de la gestion budgétaire des états. La France elle ne serait pas mécontente d’accepter des transferts de souveraineté qui permettrait à l’Europe d’imposer des réformes de structures à la France que les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en œuvre. Une sorte de défaussement de responsabilité. Tout le monde est donc d’accord sur l’idée d’une plus grande intégration européenne. Mais dès lors que l’on entre dans le détail, l’unanimité prend fin. Cette nouvelle phase d’intégration pose, en effet, deux questions centrales : de quelle intégration parle-t-on ? Et comment y parvenir ? Et sur ce point, les divergences sont notables. La France plaide pour une intégration profonde, incluant des transferts financiers importants et un gouvernement économique de la zone euro. Emmanuel Macron, profitant de sa bonne image outre-Rhin, a tenté de convaincre les Allemands de cette réforme dans les colonnes de la Süddeutsche Zeitung. « Si les Etats membres ne sont pas prêts comme jusqu’à aujourd’hui à toute forme de transferts financiers au sein de l’union monétaire, on peut oublier l’euro et la zone euro », a-t-il martelé, non sans raison, avant d’ajouter : « une union monétaire sans péréquation, ça n’existe pas. » Le commissaire à la zone euro que propose Paris sera donc amené à « déclencher des investissements. ». La position du gouvernement français est assez logique, car, effectivement, les maux principaux de la zone euro sont liés à cette absence de péréquation et de solidarité. L’idée centrale de Paris, c’est de « vendre » cette solidarité à Berlin en échange de « réformes. » La France et l’Italie devraient donc améliorer leur compétitivité et l’Allemagne, voyant les déséquilibres se réduire, accepterait l’idée d’une union de transferts.
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