La Russie en Syrie : des frappes douteuses
Il se pourrait bien que les forces russes aient été manipulées par les services secrets syriens. En effet les premières frappes de la Russie auraient visé une région qui n’est pas contrôlée par l’État islamique mais par des opposants à Bachar al-Assad. Du coup cette éventuelle bavure organisée pourrait retarder la mise en place d’une alliance internationale incluant notamment la Russie Cela pourrait aussi démontrer les ambiguïtés de Poutine quant à la nature de son implication en Syrie. Pour autant pour combattre avec efficacité l’État islamique il faudra bien intégrer les Russes. Une rencontre entre des militaires russes et américains doit se tenir pour clarifier l’ambiguïté des frappes. Les forces russes n’ont pas frappé l’Etat islamique en Syrie, a déclaré mercredi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, laissant entendre que des positions de l’opposition modérée à Bachar al Assad avaient été visées. »Les forces russes ont frappé en Syrie, c’est désormais public, et curieusement elles n’ont pas frappé Daech », a dit Jean-Yves Le Drian lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. De source diplomatique française, on soulignait que les groupes d’opposition avaient sans doute été visés. « Si c’est Homs qui se confirme, et il semble que ce soit le cas, ce n’est pas sur Daech qu’ils ont frappé, c’est sans doute sur les groupes d’opposition, ce qui confirme qu’ils sont davantage dans le soutien au régime de Bachar (al Assad) que dans la lutte contre Daech », a-t-on dit. La Russie a dit avoir procédé à une vingtaine de raids aériens contre au moins sept cibles dans les provinces de Homs et Hama. La province de Homs est tenue par les forces de l’opposition et les Occidentaux soupçonnent Moscou de vouloir réhabiliter Bachar al Assad. Aux Nations unies, lors d’une intervention sur ces frappes et sur la proposition russe de résolution pour combattre l’Etat islamique et ses affiliés, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a posé trois conditions à un travail commun avec la Russie. La première, a-t-il dit, « c’est que les frappes doivent être dirigées contre Daech seulement ». « Il faudra vérifier si les frappes russes respectent cette première condition », a-t-il ajouté, après avoir dit disposer de premières indications montrant que les zones touchées n’étaient « pas contrôlées par Daech ».
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