Adidas-Crédit Lyonnais : vite un « Tapie-ton »
20 ans après le début de l’affaire le procès L’affaire « Tapie contre Crédit Lyonnais » est à nouveau devant la justice française. Certes l’arbitrage mafieux (autorisée par la ministre des finances de l’époque, Christine Lagarde, qui vient curieusement d’être exonérée de toute responsabilité) a été annulé mais Tapie réclame désormais non pas 400 millions mais la modique somme d’un milliard. Avec toutes les procédures alambiquées qui vont encore caractériser ce procès, il est vraisemblable que le jugement ne sera pas rendu avant 2017. Avec le retour probable de la droite on peut penser qu’un arbitrage encore favorable sera rendu à l’égard de Tapie et du coup se pose la question : qui va payer ? Pourquoi ne pas lancer des maintenant un Tapie ton qui permettrait à l’État de faire l’économie d’une dépense d’indemnisation de cette pauvre victime, d’autant que le budget ne dispose pas des ressources nécessaires. Un geste de solidarité nationale prendrait un caractère humanitaire indiscutable à l’égard de ce pauvre Tapie, victime expiatoire d’un monde capitaliste sans pitié qu’il a réduit à la mendicité. D’ailleurs Tapie l’a déclaré souvent dit lui-même « je n’ai plus un sou ». Le résumé des faits laisse vraiment songeur sur le sérieux et l’efficacité de la justice française. En effet La Cour d’appel de Paris examine à partir de ce mardi 29 septembre le conflit qui oppose l’homme d’affaires à la banque. Bernard Tapie affirme avoir été floué par le Crédit Lyonnais lors de la revente d’Adidas en 1993. Et si le dossier revient devant les juges plus de vingt ans après, c’est parce que l’affaire repart à zéro. L’affaire avait déjà duré quinze ans. Et en 2008, beaucoup pensaient que le dossier était définitivement refermé. A l’époque, un arbitrage avait été rendu et validé par le gouvernement, sous Nicolas Sarkozy. Une conciliation qui accordait à Bernard Tapie un peu plus de 400 millions d’euros d’argent public pour avoir été lésé par le Crédit Lyonnais dans la revente d’Adidas au profit de Robert Louis-Dreyfus. Le dossier était donc refermé. Sauf que le consortium chargé de gérer les dettes de la banque a fait appel de cette décision et porté plainte pour « escroquerie en bande organisée ». Une enquête est en cours dans laquelle cinq personnes sont mises en examen, dont Bernard Tapie lui-même. Mais il reste la question de fond. L’homme d’affaires a-t-il été lésé ou non par le Crédit Lyonnais ? C’est sur ce point que la Cour d’appel de Paris se penche à partir de ce mardi. Retour à la case départ, donc, mais avec une nouveauté de taille. Cette fois, Bernard Tapie demande la suppression du plafond qu’il avait accepté lors de l’arbitrage et réclame plus d’un milliard d’euros de réparations. Pourquoi 1 milliard et pas 10 ? Aujourd’hui avec 1 milliard on n’a plus rien, d’où l’idée du Tapie ton lancée.
0 Réponses à “Adidas-Crédit Lyonnais : vite un « Tapie-ton »”