Le chômage toujours à la hausse pourquoi ?
Contrairement à ce qu’annonçaient les grands médias les chiffres du chômage du mois d’août sont mauvais. On se fondait en effet sur l’augmentation de l’intérim plus 4 % au mois d’août pour prédire que la situation s’améliorait sur le marché du travail. Or précisément si l’intérim progresse autant c’est que trop de chefs d’entreprise sont encore dans l’expectative quant à leur activité future. Du coup il préfère recourir à l’intérim plutôt que d’avoir embauché puis à licencier en cas de baisse du carnet de commandes. Certes l’activité économique va s’améliorer légèrement dans la deuxième partie de l’année 2015 mais ce sera une reprise sans emploi d’autant que des interrogations demeurent vis-à-vis du tassement de la croissance mondiale. Par ailleurs structurellement le chômage en France est plombé par une fiscalité et une bureaucratie qui tue la croissance. Le chômage est donc reparti à la hausse en août en France, la baisse du nombre de jeunes inscrits à Pôle emploi étant contrebalancée par une augmentation des autres catégories d’âge, en particulier les seniors, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère du Travail. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité) a augmenté de 0,6%, soit 20.000 personnes pour un total de 3.571.600 personnes en métropole, un rebond après de meilleurs chiffres les deux mois précédents. En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d’inscrits à Pôle Emploi en août est en hausse de 0,2% ou 8.400 personnes, pour un total de 5.420.900 en métropole (5.726.300 en incluant les départements d’Outre-mer). « Les résultats au mois le mois doivent être analysés avec prudence. Seule la tendance compte : la hausse d’août intervient après une baisse en juillet et une stabilisation en juin », juge la nouvelle ministre du Travail, Myriam El Khomri, dans un communiqué. « Nous avons mis en place des mesures d’ampleur de soutien à l’activité dont les effets se font sentir progressivement : les déclarations d’embauche et l’intérim se redressent, même si elles sont encore insuffisantes pour réduire le chômage. » Le Premier ministre, Manuel Valls, a reconnu jeudi soir sur France 2 qu’il s’agissait de « mauvais chiffres ». « C’est pour ça que nous réformons, parce que la croissance n’est pas assez forte », a-t-il dit en estimant que les indicateurs – consommation, climat des affaires, exportations, confiance et consommation – étaient désormais orientés dans la bonne direction et pointaient vers une amélioration. Sur un an, à fin août, la métropole compte 4,6% de demandeurs d’emploi en plus en catégorie A et 6,7% en incluant les catégories B et C. En août, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a baissé pour le troisième mois consécutif chez les moins de 25 ans (-0,1%) mais il s’accroît de 0,4% chez les 25-49 ans et de 1,4% chez les 50 ans et plus. « Le chômage des jeunes est inférieur à ce qu’il était début 2013. Cela prouve que les dispositifs que nous mettons en œuvre (emplois d’avenir, garantie jeunes, contrats de génération, relance de l’alternance) portent leurs fruits », estime Myriam El Khomri. Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d’un an à Pôle Emploi, considérés comme chômeurs de longue durée, a continué d’augmenter, de 0,5% sur un mois et de 10,6% sur un an. Leur part dans le nombre total des demandeurs d’emploi est en hausse à 44,4% (+0,2 point sur le mois et +1,6 point sur un an). L’ancienneté moyenne des inscriptions progresse à 562 jours (+3 jours). Les entrées à Pôle Emploi sont en recul de 1,9% en métropole mais les sorties sont également en retrait, de 0,6%. Le nombre d’offres d’emploi collectées par Pôle Emploi en métropole est en repli de 4,8% sur un mois.
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