Bygmalion : c’est pas moi, c’est Copé ! (Sarkozy)
Surréaliste mais vrai Sarkozy entendu récemment par la police dans l’affaire Bygmalion a affirmé qu’il n’était au courant de rien et a copieusement enfoncé Copé. Sarkozy a déclaré qu’il n’était absolument pas au courant de l’évolution de ses comptes de campagne, qu’il ignorait que l’organisation de ses meetings avait été confiée avec Bygmalion et qu’il ignorait même le nom de cette société, nom qu’il a appris par la presse ; On rêve ! Le 4 septembre dernier, Nicolas Sarkozy a été entendu par la police dans le cadre de l’affaire Bygmalion, qui s’interroge sur le financement de sa campagne présidentielle en 2012. Alors que plusieurs personnes ont déjà été mises en examen dans cette enquête, l’ancien président, qui était entendu sous le régime de l’audition libre, s’est défendu d’être au courant de manipulations des comptes, ou encore d’avoir donné des consignes. « J’étais préoccupé [par le fait] de gagner les élections. Quant à la maîtrise des coûts, elle relevait de la responsabilité de mon équipe », a déclaré Nicolas Sarkozy, selon L’Obs qui a eu accès aux échanges. « L’argument d’une campagne qui dérape est une farce », a-t-il ajouté. Au cours de ces sept heures d’audition, Nicolas Sarkozy cite à plusieurs reprises Jean-François Copé, qui n’a pas été mis en examen dans l’affaire. Interrogé sur un sms, datant d’avril 2012, de Jérôme Lavrilleux à Guillaume Lambert, alors directeur de campagne, qui affirme qu’il n’y « a plus d’argent » et que Jean-François Copé « en a parlé au PR (Président de la République, Ndlr) », il répond : « J’ignorais que Jean-François Copé était tenu informé de mon compte de campagne par Jérôme Lavrilleux. Il ne m’en a en tout cas jamais parlé. Mais j’observe qu’il en parlait à Jean-François Copé. » Nicolas Sarkozy affirme également qu’il a appris le nom de Bygmalion dans la presse et qu’il ne connaissait pas les cadres – dont Bastien Millot et Guy Alvès – de cette agence de communication. Pourquoi alors a-t-elle été choisie pour s’occuper des meetings de sa campagne présidentielle? C’était « une demande ferme de Jérôme Lavrilleux et de Jean-François Copé », répond-il alors. Avant de poursuivre : « Partout où est passé Jean-François Copé, il a pris Bygmalion. » Les enquêteurs soupçonnent un système de fausses factures mis en place entre une filiale de Bygmalion, Event and Cie, et l’UMP (devenu Les Républicains). Objectif : ventiler sur le budget du parti environ 18,5 millions d’euros de dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy, afin d’éviter qu’elles ne dépassent le plafond autorisé de 22,5 millions d’euros et ne soient rejetées par le Conseil constitutionnel, ce qui avait quand même été le cas. « A la malhonnêteté, à la bêtise qu’on me prêterait, s’ajouterait alors le goût du suicide », rétorque Nicolas Sarkozy le 4 septembre dernier selon L’Obs. « Le préjudice qui m’est fait pour ma réputation par cette scandaleuse affaire Bygmalion est immense », conclut l’ancien président. Selon Libération, Jean-François Copé ne veut pas croire que Nicolas Sarkozy ait pu tenir de tels propos à son égard. Selon l’ancien patron de l’UMP, qui s’est confié à des proches réunis mercredi matin à l’Assemblée nationale, ces dires seraient « factuellement inexacts » et « très inélégants ».
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