Relèvement des taux : la FED dans le potage
En décidant de ne rien décider la Fed à ajouter de l’incertitude aux incertitudes antérieures. Du coup les marchés sont encore un peu plus dans l’expectative. Pour résumer la FED estime que les taux pourraient et devraient augmenter mais qu’ils ne le seront pas en tout cas pour les mois à venir voir même au-delà compte tenu de l’évolution de la croissance mondiale. À noter aussi un glissement des justifications de la Fed qui jusqu’alors considérait qu’un relèvement était conditionné par l’emploi, la croissance et l’inflation. Or le risque inflationniste s’est notoirement éloignes aux États-Unis comme ailleurs, la croissance comme l’emploi ont connu un net redressement. Du coup ce sont les paramètres internationaux qui se substituent à ceux des États-Unis. Le risque évidemment c’est que la Fed comme les autres banques centrales ne disposent plus d’aucune marge de manœuvre pour faire face à une éventuelle bulle financière. Les trois principales banques centrales — la Fed, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon (BoJ) — ont atteint le seuil de la nullité des taux et aucune n’est parvenue à s’en éloigner, la BCE envisageant même d’étendre son actuel programme d’achats d’actifs. La prudence de la Fed témoigne aussi du doute de la banque centrale américaine quant à l’efficacité de son intervention. Cela souligne aussi les limites des banques centrales pour peser sur la croissance. Les scénarios de reprise de cette croissance au plan mondial ayant été contredits. Au cours de sa conférence de presse, la présidente de la Fed, Janet Yellen, a fait référence de manière répétée aux développements à l’international qui ont affecté l’économie américaine, affaibli l’inflation et menacent la croissance. Depuis un an, les représentants de la Fed n’ont pourtant eu de cesse que d’expliquer que l’impact ces facteurs — de la faiblesse des prix du pétrole à la vigueur du dollar en passant par le ralentissement économique en Chine — allait s’estomper pour laisser la place à une inflation plus forte et à une hausse des salaires plus en phase avec le faible niveau du taux de chômage aux Etats-Unis. Le statu quo de la Fed est également alimenté par la guerre des monnaies qui se profile.
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