Schengen : Valls défend l’indéfendable
C’est surtout pour des motifs politiques que Valls défend les dispositions actuelles de l’accord de Schengen. Cela pour ne pas donner raison à la droite et à l’extrême droite. La droite qui veut un Schengen 2 et l’extrême droite la suppression pure et simple de tout accord en matière de libre circulation. Force cependant est de constater que les principes de Schengen ont éclaté devant l’afflux migratoire. Aujourd’hui chaque pays s’efforce de repousser dans le pays voisin la venue de réfugiés. Même en Allemagne où de manière un peu irresponsable on a annoncé la volonté d’accueillir plusieurs millions de migrants, on a été obligé de rétablir le contrôle des frontières. Contrairement à ce qu’estime Valls ce contrôle des frontières ne sera pas temporaire ; il va durer des mois et des années autant que le temps nécessaire à régler le problème syrien et du Moyen-Orient par ailleurs huit Français sur dix sont favorables à un rétablissement des contrôles face à l’afflux massif de réfugiés du Moyen-Orient et d’Afrique, comme l’ont fait les Allemands, selon un sondage de l’institut Elabe pour BFM TV. Manuel Valls a jugé mercredi que l’idée d’un « Schengen 2″ proposée par l’opposition de droite n’était qu’un slogan de campagne à l’approche des régionales, rappelant que l’actuel traité européen de libre circulation permettait déjà de rétablir provisoirement les contrôles aux frontières. Le Premier ministre a assuré que la France « n’hésitera[it] pas » à utiliser cette possibilité, comme elle l’a déjà fait à la frontière franco-italienne et comme vient de le faire l’Allemagne à sa frontière avec la Hongrie. « Nous avons déjà rétabli ce printemps des contrôles temporaires à cette frontière. Et nous n’hésiterons pas à le faire de nouveau comme les règles de Schengen le permettent », a-t-il dit lors d’un débat sans vote à l’Assemblée nationale sur l’accueil des réfugiés en France et en Europe. Nicolas Sarkozy, qui prône une refonte de la politique d’immigration européenne, a mis en garde mercredi contre un risque de « déflagration de la société française » face à la crise des réfugiés qui échappe selon lui à François Hollande. Après avoir fustigé la « brutalité » et « l’inhumanité » de la présidente du FN Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy a estimé que le pouvoir en place, qui s’est engagé notamment à accueillir 24.000 réfugiés sur deux ans, ouvrait la boîte de Pandore. En réponse, Manuel Valls a défendu la « constance » et la « maîtrise » du gouvernement, assurant concilier « humanité » et « fermeté », et rejeté l’idée d’un « Schengen 2″. « Je sais que certains voudraient faire croire que la solution serait dans l’abolition de Schengen. L’extrême droite nous dit: ‘j’avais raison !’ », a lancé le Premier ministre. Au nom des Républicains, Valérie Pécresse a pourtant jugé que les accords de Schengen étaient « à bout de souffle ». « La vision angélique de Schengen qui accorde les mêmes droits aux Européens et aux non Européens en matière de libre circulation n’est plus soutenable. L’Allemagne, elle-même, en remettant des contrôles à ses frontières a levé ce tabou », a-t-elle dit lors du débat. Pour le président du groupe UDI, Philippe Vigier, « l’espace Schengen est mort, il n’existe plus ! Il vient d’exploser sous la pression migratoire ».
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