Valls veut agir seul en Syrie : irresponsable !
Hésitations et contradictions : ce qui caractérise la position de la France vis-à-vis de la Syrie et qui se trouve confirmées dans la déclaration de Valls à l’assemblée nationale. Notons d’ailleurs qu’en une semaine la stratégie a été modifiée. Lors de sa conférence de presse , Hollande envisageait essentiellement des interventions aériennes dites de reconnaissance. Maintenant Valls envisage très sérieusement des frappes mais décidées par la France seulement. Autant dire que la France ne veut pas se situer dans le cadre d’une alliance internationale qui la contraindrait notamment à tenir compte de la Russie, de l’Iran ou encore de Bachar El-Assad. Certes ces frappes n’interviendront pas avant plusieurs semaines mais il y n’était peut-être pas très opportun de l’annoncer dès maintenant. En outre et surtout la France prend une position isolée qui la met en avant. Une stratégie dangereuse avec de possibles ripostes terroristes alors qu’en réalité de toute façon ces frappes aériennes ne pourront être que marginales. En Irak par exemple ou environ 2000 frappes ont été effectuées la France n’en a assuré que 200 pour des résultats très médiocre puisque cela n’a pas empêché l’avancée de l’État islamique contrairement à ce qu’affirment les États-Unis ou la France. Si effectivement comme le dit Valls une intervention française isolée au sol serait inconséquence et dangereuse, de la même manière l’intervention aérienne française sans coordination avec une alliance internationale est tout aussi irresponsable du fait du risque terroriste que cela comporte. Des frappes aériennes seront nécessaires contre Daech en Syrie mais la France choisira seule ses cibles, car il est hors de question qu’une telle intervention « renforce » le régime du président Bachar al Assad, a déclaré mardi Manuel Valls. Lors d’un débat à l’Assemblée nationale consacré à l’engagement français en Syrie, le Premier ministre, en écho à François Hollande, a écarté l’option « inconséquente » et « irréaliste » d’opérations terrestres, comme le réclame une bonne partie de l’opposition de droite. « Est-ce qu’une intervention exclusivement aérienne, sans troupes au sol, sans mandat international, sans mobilisation des grandes puissances régionales, apporterait un bénéfice stratégique dans la durée ? Nous pensons que non », a ainsi déclaré Christian Jacob, chef de file des députés « Les Républicains ». Intervenir au sol serait tomber dans le « piège » des djihadistes — « Nous contraindre à intervenir sur le terrain pour nous enliser » –, a plaidé Manuel Valls, qui a cité les exemples de l’Irak et de l’Afghanistan. Pour autant, a-t-il poursuivi, « si une coalition de pays de la région se formait pour aller libérer la Syrie de la tyrannie de Daech, alors ces pays auraient le soutien de la France ». L’échéance d’éventuelles attaques aériennes reste lointaine. Le Premier ministre a précisé que les vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie, entamés le 8 septembre, dureraient « plusieurs semaines certainement » avant le début des frappes.
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