Croissance : ralentissement mondial durable
La question jusqu’à maintenant était de savoir si l’économie faisait du yo-yo aussi elle s’inscrivait dans un ralentissement plus durable. En faite le tassement voir de le recul de la croissance notamment dans les pays exportateurs comme la Chine ou le Japon témoigne bien que l’économie mondiale est engagée pour deux nombreux mois dans une phase de ralentissement. Seule satisfaction après la constatation de cette tendance durable, les Banques centrales vont retarder la hausse des taux et au contraire prolonger voir accélérer leurs politiques accommodantes. « Tout va dans le sens d’une période clairement difficile pour l’économie mondiale », explique Peter Dixon, économiste de Commerzbank. « Les banques centrales qui envisagent de relever leurs taux d’intérêt dans un avenir proche vont donc étudier ces chiffres et cela pourrait les conduire à prendre le temps de la réflexion. » En Chine, l’indice PMI officiel a montré une contraction de l’activité manufacturière en août, pour la première fois depuis trois ans. Quant à l’enquête équivalente du cabinet privé Markit, qui privilégie des entreprises plus petites et privées, elle reflète les plus mauvaises performances du secteur depuis six ans et demi. Même le secteur chinois des services, qui gardait la tête hors de l’eau ces derniers mois alors que le reste de l’économie semblait s’enfoncer, a vu sa croissance tomber à son rythme le plus faible depuis plus d’un an, selon les données de Markit. « Les chiffres d’aujourd’hui suggèrent que l’activité manufacturière reste faible en Chine. Nous prévoyons désormais que la croissance du PIB sera de 6,4% en rythme annuel au troisième trimestre », commentent les économistes d’ANZ. Pékin vise officiellement une croissance de 7% cette année. Les chiffres chinois du mois dernier pourraient avoir été affectés par l’arrêt de certaines usines. Mais ils n’en restent pas moins préoccupants pour de nombreux investisseurs après la chute de près de 40% des marchés boursiers chinois depuis la mi-juin et la dévaluation surprise du yuan annoncée le 11 août. »La faiblesse généralisée des indicateurs suggère que la tendance au ralentissement de l’économie n’est pas uniquement le fait de distorsions temporaires », estiment ainsi les analystes de Credit Suisse. D’autres enquêtes de Markit traduisent les difficultés de l’industrie ailleurs en Asie: le secteur affiche désormais 11 mois consécutifs de contraction en Indonésie et six en Corée du Sud; à Taiwan, le PMI manufacturier est au plus bas depuis près de trois ans et en Inde, la croissance ralentit. Au Japon, on a aussi enregistré un retrait de la croissance et des commandes extérieures. Dans la zone euro, la croissance de l’industrie manufacturière a ralenti le mois dernier, l’indice PMI revenant à 52,3 (un chiffre supérieur à 50 traduit une expansion), en dépit de la faiblesse des hausses de prix pratiquées par les entreprises, une situation doublement préoccupante pour la Banque centrale européenne (BCE), qui cherche à la fois à soutenir l’activité et à relancer l’inflation. Le ralentissement est aussi à l’œuvre aux Etats-Unis, où l’indice PMI du secteur est revenu de 53,8 à 53,0 tandis que l’indice ISM reculait à 51,1 après 52,7 en juillet. »L’enquête du mois d’août souligne que le secteur manufacturier américain continue de souffrir sous le poids de la vigueur du dollar et de la montée des incertitudes pesant sur l’économie mondiale, mais la résistance de la consommation intérieure et les pressions limitées sur les coûts le maintiennent sur la voie de la reprise », commente Tim Moore, économiste de Markit.
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