L’optimisme est toujours de rigueur de la part du gouvernement en matière de croissance. La reprise est là déclare-t-on mais on a bien du mal à la déceler, en tout cas elle sera loin des objectifs nécessaires pour réduire de manière significative le chômage. Cela d’autant plus que la nette dégradation de l’économie chinoise et la crise de son système financier pèsent maintenant de façon négative sur le contexte économique mondial. En France, risque d’avoir du mal à franchir les 1 % si l’on s’en tient d’une part au résultat du PIB au second trimestre (croissance zéro) et aux indicateurs de conjoncture de Markit qui viennent d’être connus pour le mois d’août. Si la croissance devait être de zéro pour les deux derniers trimestres, le PIB se limiterait à 08 %. Encore s’agit-il de résultats officiels. En effet pour apprécier cette croissance en volume on se fonde sur un indice des prix relativement obsolète. Par exemple pour l’indice des prix à la consommation l’INSEE considère que l’augmentation n’a été que de 0, 2 % sur un an. En fait il y a sous-estimation de l’inflation réelle. De ce fait d’une certaine manière la croissance est surestimée quand on le l’apprécie en francs constants d’après cet indice. Témoin que cette croissance est à peu près insignifiante, le fait que la situation de l’emploi ne cesse de se dégrader. Sauf le mois dernier car grâce à un bricolage méthodologique on a éliminé 10 000 chômeurs des listes ; ainsi on a décrété une insignifiante baisse du chômage. L’absence de croissance au second trimestre est inquiétante. Tout comme les indicateurs de prévision économique de Markit pour le mois d’août Les experts patentés s’attendaient pourtant à une augmentation de leur de 0,3 % et non à une stagnation. Il faut d’abord constater la dépression de la consommation, plus 0,1 % après plus 0,9 % pour le premier trimestre mais cette de croissance de la consommation au premier trimestre doit être relativisée. Elle provenait en effet essentiellement de l’augmentation de la consommation d’énergie liée au climat. Deuxième élément d’explication, l’évolution décevante des stocks. Les entreprises devant les inquiétudes relatives à leur carnet de commandes ont préféré puiser dans leurs réserves plutôt que d’augmenter les stocks. Dans l’immobilier neuf, la situation est tours catastrophique avec un recul de 6% sur un an. . On voit bien que le contexte financier favorable au développement a des limites : taux faible, euros bas, prix du pétrole en recul. En effet cet environnement bénéficie aussi à la plupart des pays concurrents en Europe. Aux difficultés internes toujours caractérisées par le manque de compétitivité s’ajoute un environnement international qui se dégrade. Ainsi les grands pays exportateurs notamment la Chine, le Japon aussi l’Allemagne voit leurs commandes extérieures diminuer. La preuve du ralentissement mondial de la croissance. Il faudra donc surtout compter sur une éventuelle reprise de la consommation. Mais cette consommation va être hypothéquée dans les prochains mois par les dépenses contraintes incontournables notamment la fiscalité locale, la rentrée des classes, les charges de chauffage. D’ores et déjà, le ministre de l’Economie Michel Sapin s’est défendu en soulignant que cette stagnation du PIB « conforte » l’objectif de croissance objectif de 1% pour l’année 2015. Disons plutôt que pour l’instant elle ne le remet pas en cause, puisque d’ores et déjà, mécaniquement, la croissance française déjà acquise au mitan de l’année atteint 0,8%. Mais le discours de Michel sapin a du mal à convaincre de la réalité de la reprise promise par Hollande cela d’autant plus qu’il faut s’attendre à la rentrée a quelques mouvements sociaux et professionnels (enseignants, agriculteurs, gauche syndicale etc.).
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