Croissance Allemagne : Le moral des patrons allemands provisoirement en hausse
Un climat des affaires légèrement en hausse en Allemagne mais une hausse qui risque d’être provisoire compte tenu du net ralentissement économique en Chine et de la baisse des marchés boursiers. Des événements que les pouvoirs publics tentent de minimiser mais qui auront nécessairement un impact important sur un pays exportateur comme l’Allemagne. L’indice IFO qui mesure ce climat des affaires doit donc être relativisé d’autant que le rythme de croissance n’est déjà pas exceptionnel. Le Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, qui confirme une croissance de 0,4% par rapport aux trois premiers mois de l’année et de 1,6% en rythme annuel. Mais pour Klaus Wohlrabe, économiste de l’IFO, les turbulences actuelles en Chine, conséquence du ralentissement marqué de la croissance, sont peu prises en compte dans l’enquête d’août. »Le thème de la Chine et des marchés émergents aura une importance accrue à l’avenir », a-t-il dit à Reuters. Les marchés boursiers chinois ont poursuivi leur chute mardi, sans empêcher un rebond d’autres marchés asiatiques et des places européennes au lendemain d’un « lundi noir ». Ces turbulences font craindre un ralentissement accentué de la croissance de la deuxième économie mondiale, après une série d’indicateurs jugés préoccupants ces dernières semaines. En Allemagne, le ministre de l’Economie, Sigmar Gabriel, a relativisé le risque lié aux répercussions de la situation chinoise sur l’économie allemande. »Les inquiétudes nées de l’évolution de la situation en Chine sont certainement justifiées. Néanmoins, je pense qu’il faut dire, pour ce que nous pouvons en juger, que cela ne contribuera pas à une dégradation de la situation en Allemagne », a-t-il déclaré, ajoutant que la dynamique actuelle en Europe et la baisse des prix du pétrole constituaient des facteurs de soutien. Les exportations allemandes, moteur historique de la croissance, ont augmenté de 2,2% au deuxième trimestre, alors que les importations progressaient de 0,8%. Au final, le commerce extérieur a ainsi apporté une contribution positive de 0,7 point de pourcentage au PIB, alors que la contribution de la demande intérieure est négative de 0,3 point. Mais les investissements ont reculé sur avril-juin, une évolution plus préoccupante pour l’avenir dans un contexte de ralentissement global. « Les entreprises n’investissent pas comme elles devraient le faire », estime Ulrike Kastens, de Sal. Oppenheim. « Ce n’est pas la faiblesse des taux d’intérêt qui constitue le facteur décisif pour elles, c’est plutôt l’évolution de leurs principaux marchés. Et c’est là que se trouvent les principaux points d’interrogation, comme le montre l’évolution en Chine et sur d’autres marchés émergents. » La formation brute de capital fixe (FCBF) a soustrait 0,1 point à la croissance du PIB au deuxième trimestre et les stocks 0,4 point, les entreprises privilégiant le déstockage. »Les inquiétudes chinoises, et plus généralement la crainte que d’importants marchés émergents ne soient plus vraiment ‘émergents’ suffisent à peser sur les investissements, y compris à l’avenir », estime Holger Sandte, de Nordea.
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