Derrière la Grèce, c’est la France qui est visée (Varoufakis)
Varoufakis a raison au moins sur ce point c’est bien la France qui est visée à travers la Grèce. Il est clair que la France a souhaité un accord avec la Grèce pour lui servir de parapluie contre les critiques de l’union européenne à l’égard de sa gestion budgétaire laxiste ; en gagnant du temps avec le maintien de la Grèce dans la zone euro la France évite d’être en première ligne. Il est indéniable que la France mérite d’ailleurs ces critiques compte tenu de la dérive de ses équilibres financiers (budget, ASSEDIC, retraite, collectivités locales etc.). De ce point de vue les récentes déclarations Hollande concernant la diminution de la fiscalité en 2016 « quoi qu’il arrive » ne peuvent que susciter de fortes interrogations de la part de l’Allemagne vis-à-vis de la gouvernance française. (L’ex-ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, invité vedette de la « Fête de la Rose » organisée dimanche autour de l’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, accuse donc Wolfgang Schäuble de vouloir pousser la Grèce hors de la zone euro « pour atteindre la France ». Très critique à l’égard du troisième plan d’aide récemment accordé à Athènes, il estime que le ministre allemand des Finances veut précipiter un « Grexit » pour « faire tomber les résistances françaises » contre « l’austérité ». « L’Etat-providence français, son droit du travail, ses entreprises nationales sont la véritable cible du ministre des Finances allemand », dit-il dans un entretien au Monde publié samedi, et accordé mercredi en la Grèce. « Il considère la Grèce comme un laboratoire de l’austérité, où le mémorandum est expérimenté avant d’être exporté. La crainte du Grexit vise à faire tomber les résistances françaises, ni plus ni moins », ajoute-t-il, y voyant « le projet du docteur Schäuble ». Pour Yanis Varoufakis, le troisième plan d’aide à la Grèce est une « capitulation » d’Athènes face à ses créanciers et a été conçu « pour faire sombrer » l’économie grecque. »Si la Grèce tente, en dépit du bon sens et des lois élémentaires de l’économie, d’appliquer ce mémorandum et les réformes qui l’accompagnent, elle courra droit au Grexit », dit-il.
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