Comme souvent en France quand on constate qu’une législation est peu ou mal appliquée, on en ajoute une autre qui ne sera sans doute pas mieux respectée. D’où cet empilement de dispositions réglementaires qui permet à la France de posséder des plus grandes cathédrales administratives du monde. Face à la dégradation de la sécurité routière, Valls a donc annoncé de nouvelles mesures pour la rentrée. Pourquoi de nouvelles mesures, il n’en sait sans doute rien mais ce n’est pas l’effet qui compte mais l’écho médiatique. Il ne s’agit pas d’agir mais de donner l’impression d’agir. Comme pour l’emploi, Valls reprend la malheureuse formule « inversion de la tendance ». Il serait pourtant temps de comprendre que la politique de sécurité routière complètement indigente du fait en particulier de l’absence de gouvernance. La philosophie des services de contrôle consiste à faire du chiffre et non à se polariser sur les facteurs de risque. Exemple il est plus facile pour les brigades de gendarmerie de ce positionner au sein même de petit village dont la circulation ne présente aucun risque que de se focaliser sur les lieux et véhicules de risques potentiels. On préfère additionner les infractions accessoires voire dérisoires que de contrôler les infractions graves qui demandent davantage de temps, de compétence et de travail. Il conviendrait de vraiment réfléchi professionnaliser les services de contrôle dans sur une structure complètement dédiée et spécialisée dans le contrôle routier. Le gouvernement dévoilera donc à la rentrée de nouvelles mesures pour améliorer la sécurité routière, a déclaré vendredi Manuel Valls, au lendemain de l’annonce d’une hausse de 19,2% de la mortalité en juillet, avec 360 personnes tuées. En début de semaine, le Premier ministre avait annoncé la tenue d’un comité interministériel « à la sortie de l’été », après la parution d’extraits d’un rapport mettant en cause l’action de l’Etat en la matière. « De nouvelles mesures sont entrées en vigueur le 1er juillet (…) il faut aller plus loin et nous aurons l’occasion d’annoncer un certain nombre de mesures nouvelles au comité interministériel », a dit Manuel Valls à la presse lors d’un déplacement à Avignon (Vaucluse). L’objectif, a-t-il souligné, est d’ »inverser la tendance » et de passer sous la barre des 2.000 morts par an d’ici 2020, un objectif fixé au début du quinquennat. Le Premier ministre a en outre appelé les usagers de la route à la « responsabilité », relevant que de nombreux accidents étaient causés ou favorisés par des comportements illicites. « L’Etat prend ses responsabilités mais chaque Français, chaque conducteur est aussi responsable de sa propre vie, de la vie des autres », a-t-il dit. Un peu plus tôt, de l’hôpital de Garches, dans les Hauts-de-Seine, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait estimé que les mesures de sécurité seraient « vaines s’il n’y (avait) pas dans le pays une prise de conscience collective ».
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